Le président Bouteflika quittera le pouvoir fin avril
Pour la seconde fois en une semaine, le Haut Conseil national de sécurité s’est réuni à Alger en présence du chef d’état major de l’ANP et des principaux responsables des appareils sécuritaires. Normalement, cette institution se réunit sous la présidence du chef de l’Etat et en présence des ministres de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères mais on ignore si le président Bouteflika a assisté personnellement ou s’il a délégué quelqu’un d’autre à sa place. Outre la discussion des rapports soumis par les différents responsables sécuritaires, la réunion avait surtout pour ordre du jour de tracer une nouvelle « feuille de route » pour sortir le pays de la crise qu’il traverse, étant entendu que la « feuille de route » proposée par le pouvoir a été rejetée par le peuple algérien.
Selon des sources autorisées, les décideurs ont entendu le message du peuple et dans les prochains jours, la présidence de la république devrait communiquer un nouvel agenda mieux en phase avec la volonté populaire. Le président Bouteflika devrait se retirer au plus tard le 29 avril, date à laquelle il achèvera officiellement son quatrième mandat. Conformément à la Constitution, le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, aura la haute charge de présider aux destinées de l’Algérie pour une période intérimaire en attendant l’élection d’un nouveau président.
Le président par intérim aura également à nommer un nouveau gouvernement. Personne ne sait pour le moment s’il s’agira d’un gouvernement neutre chargé de préparer la période de transition ou un gouvernement d’Union nationale avec la participation des principaux partis d’opposition. La réponse à cette question reste prématurée dans la mesure où jusqu’à présent, la classe politique algérienne reste à la traîne du mouvement populaire qui ne semble pas tellement préoccupé par les manœuvres qui se trament dans les coulisses. Si cette information devait se confirmer dans les prochains jours, les observateurs estiment qu’il s’agit là d’une importante victoire du mouvement populaire. Cette victoire reste, cependant, à parachever dans la mesure où la véritable bataille du changement ne fera que commencer quand le président Bouteflika fera ses adieux au peuple algérien.
Mustapha Senhadji