Le président de l’APC de Béjaïa annule le festival de la chanson amazighe
Le président de l’APC de Béjaïa, Hacène Merzougui, vient de prendre une décision pour le moins surprenante : Il vient d’annuler le festival de la chanson amazighe au motif de consacrer le budget alloué à l’organisation des festivités, estimé à environ 4 milliards de centimes, à des oeuvres plus urgentes à caractère social et environnemental comme la collecte des immondices et autres services pour la population. La décision du président de l’APC de Béjaïa a été accueillie très différemment dans la wilaya. Des citoyens ont applaudi la décision en espérant que l’argent ainsi économisé servira à la satisfaction de besoins plus pressants alors que d’autres ont critiqué cette décision au motif qu’elle risque d’éloigner les touristes et les estivants de cette wilaya qui vit beaucoup grâce à son attraction touristique.
Des observateurs n’ont pas manqué de faire un parallèle avec le boycott du spectacle raï par des citoyens de Ouargla pour des raisons similaires. Les critiques qui n’ont pas hésité à dénoncer, avec des mots très durs, l’action des citoyens de Ouargla se sont bien gardés de critiquer la décision du président de l’APC de Béjaïa. Ces mêmes critiques n’avaient rien dit quand il y a quelques mois, les citoyens de Béjaïa se sont mobilisés pour interdire un spectacle de raÏ dans leur ville. En effet, le 23 mai dernier, la page Facebook, Béjaïa sois l’observateur, avait annoncé l’annulation du spectacle raï sous la pression de citoyens et d’élus de la wilaya. Auparavant la même page avait appelé au boycott de ce spectacle :« Est-ce que ces mascarades vont enfin cesser à Béjaïa ou allons-nous demeurer des spectacteurs. Soyez des hommes et boycottez ces masacaradeS. Celui qui veut ramener ces chanteurs de cabaret n’a qu’à louer une scène privée ou l’emmener chez lui« .
Pour rappel, l’annulation de ce spectacle raï a été faite à la demande du député RCD, Braham Benadji, et d’un autre cadre du même parti, Réda Boudraa. Ce parti qui s’autoproclame « démocrate », « progressiste » et « laïc » dénonce les pratiques « intégristes » chez les autres mais ne se gêne pas pour faire la même chose chez lui, à moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’une opposition viscérale à toute expression artistique en provenance d’une autre région. Cet incident fait dire à certains observateurs que « le deux poids, deux mesures » des médias algérois à la solde de la mafia politico-financière quand il s’agit de commenter des évènements selon qu’il s’agisse de la Kabylie ou d’autres régions du pays, montre clairement que la plupart de ces médias sont sous influence et que les slogans soi-disant « progressistes » contre le danger de l’extrémisme religieux ne sont agités par ces minorités culturelles et idéologiques que pour cacher une stratégie de prise de pouvoir et de prédation avec la complicité des cercles néocolonialistes qui les soutiennent ouvertement comme l’illusttre la popularité dont jouit la « cause kabyle » dans les médias français.