Le président français décrète l’état d’urgence

Six attaques simultanées ont frappé la capitale française, dans la soirée du vendredi 13 novembre. Le bilan est lourd : Au moins 128 personnes sont mortes. Huit des assaillants sont morts, dont sept se seraient fait exploser. Le grand nombre de blessés ne permet pas d’établir de bilan définitif, une autre source judiciaire faisant état samedi matin de 99 blessés « en urgence absolue » et de « 155 urgences relatives ». C’est la pire attaque terroriste qu’ait connu la France. Le gouvernement français a décrété l’état d’urgence et rétabli le contrôle aux frontières.

Suivant les médias français, la chronologie des faits serait la suivante : Trois explosions retentissent d’abord à Saint-Denis aux abords du stade de France, au cours du match France-Allemagne. Les trois assaillants auraient fait sauter des ceintures d’explosifs, faisant une victime. Cinq autres lieux parisiens sont ensuite touchés, mais la chronologie des faits reste imprécise : rue de la Fontaine-au-Roi (5 morts) ; rue Bichat (12 morts) ; boulevard Voltaire (un terroriste mort) ; rue de Charonne (19 morts) ; au Bataclan (plus de 70 morts). L’attaque la plus grave a eu lieu dans une salle de spectacles, le Bataclan, situé au croisement du boulevard Richard-Lenoir et du boulevard Voltaire, où les assaillants, au nombre d’au moins trois, sont entrés en plein concert du groupe de rock américain Eagles of the Death Metal. Ils ont mitraillé les spectateurs dans le noir et provoqué la panique. L’attaque a duré près de deux heures. Avant l’assaut du RAID, les médias français parlaient d’une quinzaine de victimes au Bataclan. Après l’assaut, le nombre de victimes est monté à 78. Cependant, les médias français se sont gardés de préciser la responsabilité des forces d’intervention françaises dans le carnage comme ils se sont plus à le faire quand l’armée algérienne était intervenue contre le commando terroriste qui avait pris des centaines d’otages à In Amenas.

Le président Hollande a décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire français. Il a reçu le soutien de Nicolas Sarkozy, chef de l’opposition. Il a également annoncé le rétablissement des contrôles aux frontières. Des perquisitions pourront être menées en île de France. Toutes les forces de l’ordre ont été mobilisées, 1 500 soldats ont été envoyés en renfort dans la nuit. Les écoles et établissements universitaires seront fermés samedi, selon l’académie de Paris. Les voyages scolaires sont annulés. Un plan blanc, prévu pour les situations sanitaires d’urgence et de crise, a été déclenché par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Un conseil de défense a été prévu à l’Elysée samedi matin. François Hollande a annulé sa participation au G20, dimanche et lundi en Turquie.. La campagne électorale pour les élections régionales a été suspendue par un grand nombre de candidats.

Plusieurs chefs d’Etat dans le monde, à commencer par le président américain, Barack Obama, ont exprimé leur soutien à Paris dans cette épreuve. En France, ces attaques terroristes vont sans doute servir à créer une « union sacrée » autour du gouvernement entre toutes les forces politiques de droite comme de gauche sans remettre en question la politique  interventionniste de la France au Moyen orient et dans le Sahel qui est à l’origine de l’instabilité et de la montée de la violence dans ces régions. Les rares voix qui s’élèvent en France pour dénoncer les conséquences désastreuses de la politique des puissances occidentales, y compris la France, dans la création des conditions politiques et militaires du terrorisme djihadiste risquent malheureusement d’être mal entendues dans le fracas médiatique actuel.