Le président Tebboune convoque le corps électoral pour le 12 juin prochain
C’est désormais officiel. Les élections législatives anticipées auront lieu le 12 juin prochain. En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a signé jeudi un décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour le 12 juin 2021 en vue de l’élection des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), indique un communiqué de la Présidence de la République. En fixant rapidement la date des élections, le président de la république a surpris les observateurs qui pensaient que les élections n’allaient pas avoir lieu avant la prochaine rentrée de septembre. Manifestement, le pouvoir algérien ne voulait pas laisser perdurer une situation de vide législatif suite à la dissolution de l’APN.
Maintenant que la date des élections est connue, la question qui reste posée se rapporte aux conditions dans lesquelles va se dérouler le scrutin. Le pouvoir tiendra-t-il sa promesse d’élections libres et propres ou bien assisterons-nous à la réédition sous d’autres formes de l’intervention de l’Administration en vue de soutenir tel ou tel parti dans le cadre de ce qu’il a été convenu d’appeler la « politique des quotas » ? La question se pose et ce n’est pas un hasard si le président du MSP, Abderrazak Makri, a exprimé récemment ses appréhensions à ce sujet en affirmant : » J’espère qu’on ne va pas assister à la reproduction de la politique des quotas ».
L’autre enjeu majeur de ces élections reste bien entendu le taux de participation. Le pouvoir attend de cette élection une sorte de légitimation politique à un moment où l’Etat algérien se trouve confronté à plusieurs défis d’ordre sécuritaire et diplomatique. Ces élections législatives feront-oublier le faible taux de participation de l’élection présidentielle et du référendum sur la Constitution ? La première question qui se pose dans ce contexte concerne l’attitude des partis d’opposition -à l’instar du MSP et du FFS- qui ont accepté l’invitation du président de la république. Vont-ils participer aux élections et si oui cette participation suffira-t-elle à donner à ces élections la légitimité souhaitée ? L’autre question se rapporte à l’attitude des forces qui continuent à refuser les élections dans les conditions présentes et qui semblent avoir pris le dessus au sein du nouveau hirak auquel on assiste depuis quelques semaines dans la capitale ?
Mustapha Senhadji