Le président Tebboune s’entretient avec les responsables de plusieurs partis

Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu dimanche au siège de la présidence de la République, les responsables de trois partis politiques. Il s’agit du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri,  du président du Mouvement El Islah, Filali Ghouini ainsi que d’une déjégation du Front des forces sovialistes (FFS) composée du Premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, et du membre de l’instance présidentielle du parti, Hakim Belacel. Le Président Tebboune avait reçu samedi, successivement, le président du mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaid et le président de Jil Jadid, Djilali Sofiane. Les responsables politiques reçus par le président de la république ont rappelé à cette occasion leurs préoccupations et ont adressé au président leurs demandes respectives. Le président a exprimé à cette occasion sa volonté d’aller vers des élections législatives anticipées. Dans le cadre de ces entretiens, le président de la république n’a pas caché son insatisfaction quant aux performances de certains ministères. Un remaniement du gouvernement Djerad n’est donc pas à exclure dans les prochains jours.

La rencontre du président de la république avec les responsables de partis a été saluée par le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, qui a valorisé, lundi à Alger, ces entretiens initiés en tant que « volonté réelle » d’associer l’ensemble des acteurs à la mise en œuvre de son  agenda politique pour l’édification de l’Algérie nouvelle. Ces rencontres « reflètent une réelle volonté politique de la part du président de la République à associer l’ensemble des acteurs à l’édification de l’Algérie nouvelle, dans un cadre de la transparence et la probité », a souligné M. Feniche sur les ondes de la Radio nationale. A ce titre, le président du Conseil constitutionnel a estimé que l’édification de l’Algérie nouvelle « requiert la conjugaison des efforts de tout un chacun, le soutien du Président Tebboune et le placement de l’intérêt du pays au dessus de toute autre considération, afin de dépasser la conjoncture économique et faire face aux défis régionaux et internationaux ».

Si la concertation entre le pouvoir et les partis politiques est une bonne chose dans cette étape cruciale que traverse le pays, il reste beaucoup à faire pour arriver au consensus nécessaire. Si l’option des élections législatives anticipées semble rencontrer l’aspiration de certains partis comme  le mouvement El Bina, d’autres partis comme le FFS par exemple semblent réticents et continuent de souhaiter une « solution politique » qui privilégie la négociation au détriment du suffrage populaire. Le FFS rejoint ainsi certaines composantes minoritaires du Hirak qui refusent toute élection et cherchent le partage du pouvoir par l’instrumentalisation de la rue. Bien entendu, cette instrumentalisation de la rue au moyen de slogans populistes et nihilistes n’empêche pas ces forces minoritaires de rechercher dans les coulisses à négocier avec les généraux qu’ils feignent de dénoncer publiquement pour le partage du  pouvoir et de la rente. Les Algériens ne sont pas dupes. Les forces minoritaires qui s’agitent à la veille de l’anniversaire du Hirak populaire du 22 février sont loin d’être aussi intègres qu’elles prétendent puisque derrière chaque composante se cache un clan au pouvoir qui cherche à défendre ses positions acquises contre tout changement véritable.

Mohamed Merabet