Le professionnalisme des services de sécurité mis à rude épreuve
La perspective d’un cinquième mandat du président Bouteflika est loin de bénéficier de l’unanimité en Algérie, ce qui est tout à fait normal dans un pays aussi grand et aussi diversifié. Des mouvements de protestation contre le cinquième mandat étaient attendus, avec une ampleur variable suivant les wilayas, et les services de sécurité se sont sans doute préparés à cette éventualité et aux différents scénarios qui peuvent se produire dans de pareilles circonstances.
Cependant, quels que soient les préparatifs d’ordre sécuritaire, des imprévus peuvent toujours se produire . Les services de sécurité ne peuvent pas exclure la possibilité de provocations susceptibles de conduire à des dérapages dangereux pour la sécurité nationale et la paix civile. Des groupes dormants au service d’agendas cachés concoctés dans des bureaux d’études étrangers sont à l’affût de la moindre occasion pour mettre le feu aux poudres. C’est une raison supplémentaire pour que les services de sécurité, tous corps confondus, s’arment de professionnalisme pour éviter de donner de faux prétextes aux forces qui cherchent à nuire à la stabilité de l’Algérie.
La police et la gendarmerie algériennes sont capables de mener à bien leurs missions constitutionnelles sans tomber dans les abus d’un passé révolu. Les comportements comme l’arrestation de l’instigateur de la marche contre le cinquième mandat à Bordj Bou Arreridj, Brahim Laalami, doivent être évités. Ce dernier a été relâché mais son arrestation a tout de suite fait réagir la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, une organisation connue pour ses liens avérés avec les milieux qui gravitent autour de l’Internationale socialiste et tout particulièrement avec les milieux de la gauche française et marocaine hostiles à l’Algérie pour des raisons géopolitiques qui ont très peu de choses à avoir avec la démocratie et les droits de l’Homme. Pour les observateurs, la stabilité de l’Algérie est une affaire qui ne concerne pas exclusivement les services de sécurité. Les médias et les jeunes internautes algériens ont une lourde responsabilité dans cette conjoncture particulière. Quels que soient leurs convictions politiques et leur choix pour le 18 avril prochain, ils doivent par-dessus défendre la paix civile et la stabilité de l’Algérie sans lesquelles aucune réforme sérieuse du système actuel ne sera possible.
Mustapha Senhadji