Le RCD et le FFS redoutent de perdre leurs quotas politiques à l’APN
La nouvelle loi électorale qui risque d’envoyer à la morgue les petits partis qui n’ont pas pu obtenir 4% des suffrages lors des dernières élections et qui risque de marginaliser les partis sans base sociale véritable inquiète tous ceux qui pouvaient jusque-là compter sur les quotas politiques du pouvoir. Le RCD et le FFS font partie de ces partis qui ont profité de la magnanimité du pouvoir pour envoyer des députés au parlement. Le pouvoir, qui est hanté par le risque de séparatisme de la Kabylie, n’hésitait pas à choyer les partis kabyles dont le tout monde sait qu’ils n’ont aucune base réelle en dehors de cette région. Mais avec la nouvelle loi électorale, dont l’application risque de renvoyer chacun à sa véritable proportion, le RCD et le FFS commencent à montrer des signes d’inquiétude.
Au lendemain de la réunion de son secrétariat national tenue au siège du parti à Alger, le RCD a rendu public un communiqué dans lequel il fustige les atteintes aux libertés et le danger d’une succession clanique. «L’offensive contre les quelques espaces de liberté, encore épargnés par près d’une vingtaine d’années de régression, prépare un nouveau viol de la souveraineté du peuple et vise à entériner, encore une fois, une succession décidée dans et par un système clanique ». Le RCD n’hésite pas à réclamer une « transition démocratique » en feignant d’oublier que si on amorçait réellement une transition démocratique en Algérie, il serait parmi les premiers perdants vu qu’il n’a aucune base sociale réelle en dehors des voix que lui assurait artificiellement l’ex-DRS. Auparavant, l’autre parti qui concurrence le RCD en Kabylie, à savoir le FFS, a tenu à rappeler son attachement à son projet de conférence en vue d’atteindre un « consensus national pour un changement démocratique pacifique ». Selon les observateurs politiques, la rhétorique démocratique du FFS est séduisante à première vue mais il n’est pas sûr qu’elle reflète une réelle aspiration démocratique dans la mesure où ce parti n’a jamais vraiment surmonté son complexe identitaire kabyle. Par ailleurs, les observateurs s’interrogent sur le poids véritable de ce parti sur la scène politique après la disparition de son leader historique Hocine Aït-Ahmed. En cultivant le flou sur son éventuelle participation aux prochaines élections législatives de 2017, la direction du FFS est réduite, selon les observateurs, à faire du chantage au pouvoir dans l’espoir de s’assurer un quota politique dans la future APN.
De leur côté, les partisans du MAK en Kabylie dénoncent la politique participationniste du RCD et du FFS. Sur le site Tamurt proche du MAK, on peut lire notamment : « L’organisation des élections en Kabylie par les forces coloniales est une autre forme de perdurer le régime raciste dans la région. Ainsi, la participation des deux partis politiques kabyles est primordiale pour le régime. On apprend de sources fiables, que les deux partis kabyles, à savoir le FFS et le RCD, sont partants pour ces joutes électorales, vomies pourtant par la majorité écrasante de la population kabyle. La guerre des listes a déjà commencé au sein des deux partis. La participation des deux partis est une autre forme de trahison envers la Kabylie. D’autres personnalités politiques kabyles participeront aux prochaines élections. Des informations font état de la volonté de Nourdine Aït Hamouda de se présenter aux élections sur une liste indépendante. Le parti de Karim Tabbou, qui n’a pas encore obtenu son agrément, pourra boycotter ces élections. Son parti est inconnu et le nombre d’adhérents ne dépasse pas une centaine et Tabbou sait bien qu’il n’aura aucune chance d’obtenir au moins un siège au parlement algérien. De ce fait, il n’a pas d’autre choix en dehors de ce boycott. »