Le Sommet arabe du Caire adopte le plan égyptien de reconstruction de la bande de Gaza

06.03.2025. Le Sommet arabe extraordinaire réuni au Caire a adopté, mardi 4 mars, un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza qui prévoit et le retour de l’Autorité palestinienne dans l’enclave en lieu et place du Hamas.
les dirigeants des pays de la Ligue arabe ont rejeté tout tentative de déplacement de la population de la bande de Gaza et appelé à une reconstruction de celle-ci. C’est le seul point positif enregistré à l’actif de ce sommet extraordinaire. Les dirigeants arabes ont convenu de créer un fonds destiné à financer la reconstruction de l’enclave, détruite par quinze mois de guerre entre Israël et le Hamas, en appelant à une contribution internationale pour accélérer le processus de reconstruction. Lors de ce sommet, l’Egypte a présenté un plan d’un montant de 53 milliards de dollars sur cinq ans, une estimation équivalente à celle de l’ONU, pour reconstruire la bande de Gaza. Le président Abdel Fattah Al-Sissi a déclaré que ce plan garantirait le maintien des 2,4 millions d’habitants dans le territoire, une réponse au projet du président américain qui prévoit leur expulsion vers l’Egypte et la Jordanie pour faire de Gaza la « Riviera du Moyen-Orient ».
Mais l revers de la médaille risque de coûter très cher à la cause palestinienne. En effet, le plan « arabe » prévoit que la bande de Gaza sera administrée durant une période transitoire par un comité de technocrates palestiniens, avant que l’Autorité palestinienne n’en reprenne le contrôle, excluant ainsi de fait le Hamas de tout rôle politique dans l’avenir. « L’Etat de Palestine assumera ses responsabilités dans la bande de Gaza par le biais de ses institutions gouvernementales », a affirmé, devant le sommet, Mahmoud Abbas qui a accepté de nommer un vice-président ( l’homme des Emiratis Mohammed Dahlane) Le président palestinien s’est dit prêt à organiser « l’année prochaine » des élections présidentielles et législatives dans les territoires palestiniens mais il a ajouté : « à condition que les conditions soient réunies ».
Selon le plan égyptien, la première étape de la reconstruction, d’une durée de six mois, doit être consacrée au déblaiement des débris, au déminage et à la fourniture de logements temporaires pour abriter plus de 1,5 million de personnes. Suivront deux phases de reconstruction, la première comprenant des infrastructures essentielles et des logements permanents, la seconde des infrastructures incluant un port commercial et un aéroport. Mais le plan de reconstruction cache en fait une sorte d’OPA politique sur la bande de Gaza. L’Egypte et la Jordanie se sont engagées à former la future police palestinienne qui devrait s’occuper du maintien de l’ordre dans la bande de Gaza, à l’image de la police palestinienne qui collabore avec l’armée israélienne en Cisjordanie et fait la chasse aux résistants palestiniens (Algérie solidaire)