Le Tchadien Faki Mahamat nouveau président de la commission de l’UA
Le tchadien Moussa Faki Mahamat a été élu lundi à Addis-Abeba président de la Commission de l’Union africaine (UA) lors des travaux de la 28eme conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA qui se tiennent dans la capitale éthiopienne. M. Mahamat succède à ce poste à la sud-africaine Nkosazana Dlamini Zuma qui assurait la présidence de cet organe stratégique de l’UA depuis 2012 et qui n’a pas souhaité briguer un second mandat. Cette élection devait se tenir lors du sommet de l’UA, tenu en juillet 2016 à Kigali, mais elle a été reportée au sommet d’Addis Abeba. Le nouveau président de la Commission était en compétition avec quatre autres candidats. Il s’agit des ministres des Affaires étrangères du Kenya, Amina Mohamed, du Botswana Pelonomi Venson-Moitoi, de la Guinée Equatoriale, Agapito Mba Mokuy et du diplomate sénégalais, Abdoulaye Bathily. Mahamat devient ainsi la 5ème personnalité élue à ce poste après l’Ivoirien Amara Essy (2002-2003), le Malien Alpha Oumar Konaré (2003-2008), le Gabonais Jean Ping (2008-2012) et enfin Nkosazana Dlamini zuma (2012-2017). Agé de 57 ans, M. Mahamat était ministre des Affaires étrangères depuis 2008. Juriste de formation, il a également occupé le poste de premier ministre entre 2003 et 2005. Il est aussi considéré comme l’artisan de l’entrée du Tchad au Conseil de sécurité des Nations Unies comme membre non permanent pour la période 2014 à 2016. Diplomate chevronné, doublé d’un fin négociateur, le nouveau chef de la Commission africaine a été parmi les derniers à rentrer en course pour cet important poste au sein de l’UA.
Grâce à ses fonctions de ministre des Affaires étrangères de la République du Tchad, fonction qu’il occupe depuis 2008, l’opportunité lui a été offerte de suivre tous les dossiers stratégiques durant les mandats de M. Jean Ping et de Mme Nkosazana Dlamini Zuma à la tête de la Commission de l’Union africaine. Les questions de paix et de sécurité de l’Afrique ont été au cœur de ses nombreuses missions et ont constitué ses principales préoccupations, souligne-t-on. Avec ses homologues de la région (Algérie, Egypte, Tunisie, Niger, Soudan, Tchad), Moussa Faki a joué un rôle de premier plan dans le Groupe des pays voisins de la Libye en vue d' »appuyer politiquement » le processus de sortie de crise en Libye. Moussa Faki Mahamat est titulaire d’un doctorat en Droit public à l’Université Paris 13, d’une licence et d’un DESS en Droit public à l’Université Marien NGouabi de Brazzaville (Congo).
Pour rappel, Faki Mahamat a été élu la tête de la commission de l’UA avec 39 suffrages sur 54 face à la Kenyanne Amina Mohamed- ministre des affaires étrangères et autre grande favorite du scrutin et ce, après sept tours pour départager les cinq candidats en lice. L’élection de Faki Mahamat constitue une victoire diplomatique pour les forces qui militent pour une organisation panafricaine forte et un revers pour les puissances étrangères qui ont cherché à torpiller sa candidature en le présentant comme « le candidat de l’Algérie ». Selon le quotidien français Le Monde, la candidature de Faki Mahamat aurait été affaiblie » par l’absence de consensus sur une candidature unique en Afrique centrale, sous-région dont il est originaire. De plus, une partie de la société civile tchadienne a milité contre sa candidature en mettant en avant l’absence de démocratie et le non-respect des droits humains dans son pays. Pour ne rien arranger s’ajoutait à son profil l’étiquette de candidat de l’Algérie. »