L’élection de Donald Trump désarçonne les alliés de l’Amérique
La victoire du candidat républicain, Donald Trump,qui n’a pas cessé tout au long de sa campagne électorale de clamer un programme franchement isolationniste avec le mot d’ordre « l’Amérique d’abord » risque de désarçonner les alliés de l’Amérique. Les prises de position de Donald Trump aussi bien sur les questions de politique intérieure que de politique étrangère risquent de jeter un froid sur les relations entre euro-américaines.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a décrit avec dépit il y a une semaine lors d’un déplacement à Londres cette situation embarrassante : « La façon dont ça a rendu les choses difficiles pour moi, c’est, vous savez, quand vous vous asseyez avec des ministres des affaires étrangères ou un premier ministre d’un autre pays, et que vous dites : “Hé, vous savez, on voudrait vraiment que vous vous orientiez plus radicalement vers la démocratie.” Ils vous regardent… Ils sont polis mais vous pouvez deviner les questions qu’ils ont dans la tête et au fond des yeux. C’est difficile ».
La victoire de Donald Trump risque de donner un coup à la confiance qui caractérisait malgré tout les relations entre l’Amérique et ses alliés européens. Le quotidien français Le Monde commentait ainsi la nouvelle donne au lendemain de l’annonce de la victoire de Donald Trump : « En une élection, mardi 8 novembre, le regard de Washington sur le monde et celui du monde sur les Etats-Unis viennent de se modifier dramatiquement. Le séisme ne se limite pas à l’exemplarité démocratique que Washington, non sans parfois une certaine arrogance, prétendait incarner ». Pour les observateurs de la scène internationale, une Amérique isolationniste qui se mêlerait moins des affaires du monde et qui ne sera pas toujours là pour protéger les Européens dans toutes les situations ne serait pas nécessairement aussi catastrophique que voudraient le faire croire les médias européens