Les berbéristes de plus en plus isolés sur la scène politique

Le forum pour le dialogue national qui s’est tenu ce samedi à Alger à l’initiative dev plusieurs partis d’opposition et associations de la société civile a été boycotté par les partis berbéristes (RCD et FFS) et leurs alliés politiques (MDS, PT, PST, UCP, LAADH). Pour rappel, ces derniers ont organisé une rencontre le mercredi 26 juin dernier pour annoncer la naissance des « forces de l’alternative démocratique ». Sous ce titre pompeux, on retrouve deux partis connus pour leur rhétorique démocratique habituelle mais qui n’arrivent pas à sortir de leur ghetto kabyle, le RCD et le FFS, et leurs alliés occasionnels, les ex-pagsistes du MDS, les trotskystes du PT et du PST ainsi que les partisans de Zoubida Assoul réunis au sein de l’UCP.

A l’issue de la réunion des forces de la pseudo-alternative démocratique, le responsable du FFS, Hakim Belahcel, n’a pas hésité à rejeter l’appel au dialogue lancé par le chef de l’armée algérienne: « Nous constatons aujourd’hui que l’Etat-major de l’Armée » insiste d’aller vers une élection présidentielle, a-t-il déploré, affirmant que « c’est exclusivement autour de cette vision-là que le pouvoir a lancé un appel au dialogue« . « Au FFS, nous avons rejeté cette offre de dialogue car elle est réfractaire aux revendications populaires légitimes. De plus, elle empêche et obstrue le vrai débat qui doit se faire autour de la situation politique du pays et des issues adéquates pour endiguer cette impasse et la dépasser« , poursuit-il. Tout en réitérant la revendication du parti inhérente à l’élection d’une Assemblée constituante « souveraine » dans la perspective d’une deuxième République.

Plusieurs partis et personnalités qui ont participé au forum pour le dialogue national et qui militent désormais pour une solution dans le cadre constitutionnel étaient, il y a quelques semaines, tentés par une « période transitoire » mais ils se sont ravisés et ont rejoint la ferme position du commandement de l’armée algérienne en faveur d’une solution constitutionnelle à la crise actuelle. Seuls les partis berbéristes et les groupuscules qui leur sont alliés continuent de réclamer une « période de transition » avec une instance cooptée en vue de continuer de profiter du système des quotas qui a permis dans le passé à ces forces minoritaires de bénéficier de positions et de rentes sans commune mesure avec leur poids sociologique réel. Selon les observateurs, le refus de ces forces pseudo-démocratiques de participer au Forum de l’opposition et leur absence programmée au processus de dialogue qui va s’ouvrir incessamment pour organiser l’élection présidentielle constituent une grave erreur de calcul politique qui risque de leur coûter cher. D’un côté, leur utilisation de la carte identitaire kabyle s’avère insuffisante dans la mesure où sur cette question ils sont de plus en plus rudement concurrencés par un rival plus radical, à savoir le MAK. D’un autre côté, leur alliance tacite avec la France et les cercles sionistes au détriment des intérêts supérieurs de l’Algérie risque de les isoler encore plus au sein de la société algérienne.

Mustapha Senhadji