Les Etats-Unis exigent le retour de la Minurso au Sahara occidental
Les Etats-Unis ont soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution sur le Sahara occidental qui exige « le rétablissement immédiat » des activités de la Minurso et le retour de son personnel civil expulsé par le Maroc, a indiqué mercredi Ahmed Boukhari le représentant du Front Polisario aux Nations Unies. L’initiative américaine soutenue également par la Grande Bretagne et la Russie, deux membres permanents au Conseil de sécurité ainsi que l’Espagne fait objet de sabordage de la part de la France et du Maroc qui refusent de rétablir la Minurso dans la plénitude de son mandat. « La France mène une action très agressive pour paralyser l’initiative américaine. En jouant ce rôle la France assume toute la responsabilité sur un possible retour de la guerre au Sahara Occidental avec son soutien aveugle à la politique du Maroc », dans les territoires occupés, a déclaré M. Boukhari à l’APS. Et d’ajouter « nous faisons confiance à la majorité des membres du Conseil de sécurité pour éviter le pire à la région et pour convaincre la France de revenir à la raison ».
Le Conseil de sécurité se réunira cet après-midi pour examiner le rapport de Ban Ki-moon sur le Sahara Occidental. L’adoption de la résolution sur la Minurso est prévue pour jeudi. Dans ce rapport qui servira de base de discussions, le chef de l’ONU a exigé que le Conseil de sécurité rétablisse et soutienne cette mission chargée d’organiser le référendum d’autodétermination au Sahara Occidental. Mardi, c’était au tour de l’envoyé spécial de la présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA) pour le Sahara Occidental, Joaquim Alberto Chissano, de faire un plaidoyer au Conseil de sécurité en faveur de la décolonisation des territoires sahraouis occupés.
Au cours d’un briefing informel,l’ancien président Mozambicain a demandé au Conseil de sécurité de déterminer une date pour la tenue du référendum d’autodétermination du Sahara Occidental, en appelant les membres de cet organe onusien à assumer leurs responsabilités en cas d’échec du processus onusien. « J’exprime notre grande satisfaction de voir le président Chissano intervenir au Conseil de sécurité. Cette session manifeste la volonté de l’Union Africaine de contribuer à mettre fin au dernier cas de colonisation en Afrique », a indiqué M. Boukhari. Cette réunion d’information a été tenue malgré les tentatives menées par la France, l’Egypte et le Sénégal pour empêcher Chissano de faire son briefing au Conseil de sécurité. Ces trois pays avaient déjà réussi à saborder l’année dernière la rencontre de M. Chissano avec les membres du Conseil de sécurité (APS)