Les manifestants appellent au jugement de Saïd et Toufik

Pour le dixième vendredi consécutif, les Algériens sont descendus dans la rue pour exprimer leur détermination à continuer leur mouvement pacifique jusqu’à la réalisation totale de leurs aspirations au changement du système. Comme lors des manifestations précédentes, ils appellent notamment au départ des responsables compromis avec l’ancien régime. Mais lors de ce dixième vendredi, les observateurs attendaient avec impatience la réaction des manifestants face aux derniers développements marqués notamment par l’ouverture d’une série d’enquêtes judiciaires touchant des hommes d’affaires corrompus et leurs complices au sein de l’Administration. Plusieurs partis et personnalités connus pour leurs liens avérés avec les réseaux de l’ex-DRS dissous ont cherché à discréditer la Justice algérienne en alléguant qu’elle obéissait aux injonctions de l’armée et que les arrestations opérées durant ces derniers jours étaient des règlements de comptes politiques. L’arrestation du milliardaire Issad Rebrab a rendu fous les réseaux de l’ex-DRS dissous, les partis et associations de la mouvance berbériste et leurs parrains français.

La réponse du peuple ne s’est pas fait attendre. Certes, on a entendu ici et là, surtout en Kabylie et dans une moindre mesure à Alger,  des manifestants scander des slogans contre le chef de l’armée algérienne, mais cela n’a pas empêché que partout ailleurs, des centaines de millers de manifestants ont continué à exprimer leur soutien à l’ANP et à scander leur fameux slogan « Echaab, eldjeich, khaoua khaoua ! « . Mieux, la campagne de désinformation que les partis et médias à la solde de la mafia politico-financière ont lancée contre la Justice algérienne a lamentablement échoué. Les manifestants ont crié dans plusieurs wilayas leur soutien aux juges qui ont lancé les enquêtes à l’encontre des hommes d’affaires et des responsables politiques corrompus et les ont appelés à continuer dans ce sens et à élargir leurs enquêtes à d’autres cercles corrompus. Parmi les noms cités par les manifestants figurent celui de Saïd Bouteflika et du général Toufik. Les manifestants ne s’y trompent pas puisqu’il s’agit des chefs respectifs des deux bandes criminelles qui ont pris le pays en otage depuis deux décennies. Le nom de l’ancien premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a servi ces deux clans et s’est bien servi au passage est également cité par les manifestants.

Les manifestations de ce dixième vendredi ont constitué pour les observateurs un bon baromètre politique. Les campagnes de diffamation lancées contre l’armée algérienne et son chef par des réseaux au service du général Toufik et de la France, des réseaux qui se recrutent aussi bien dans la mouvance islamiste qu’au sein de la mouvance berbériste, n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs escomptés malgré tous les moyens mis en oeuvre et les complicités des services français et marocains. Les observateurs estiment néanmoins  que ces campagnes hostiles à l’armée algérienne vont se multiplier durant les prochains jours parallèlement à d’autres provocations politiques et médiatiques à caractère subversif. C’est ce qui explique les appels récurrents du chef de l’armée algérienne à la vigilance et à la sagesse du mouvement populaire, qui est appelé à continuer son combat pacifique pour le changement tout en restant fermé à toutes les tentatives d’infiltration et de manipulation émanant d’organisations et de personnalités en service commandé.

Mohamed Merabet