Les partisans de Toufik tentent de manipuler le hirak populaire
Pour le 12eme vendredi consécutif, les manifestants algériens sont sortis dans plusieurs wilayas pour exprimer leur détermination à exiger le départ des personnalités compromises avec le système et leur refus des élections présidentielles prévues pour le 4 juillet. Les observateurs ont constaté malgré tout une diminution du nombre des manifestants en comparaison avec les vendredi précédents. La chaleur et le jeûne du mois de ramadan pourraient expliquer partiellement ce phénomène mais ces facteurs ne sont pas exclusifs. Pour les observateurs, les derniers développements politiques sont à l’origine de cette évolution prévisible. En effet, depuis la vague d’arrestations qui a touché les têtes de la mafia politico-financière (Saïd Bouteflila et les généraux Toufik et Tartag et avant eux leur bras financier Issad rebrab), les représentants de l’ « Etat profond » infiltrés au sein du Hirak populaire sont devenus hystériques contre le chef de l’armée algérienne qu’ils accusent de tous les noms.
Les adversaires de l’ANP qui se recrutent essentiellement au sein de la mouvance franco-berbériste, mais qui peuvent compter sur la complicité de quelques résidus de l’ex-FIS dissous, sont présents surtout en Kabylie et à Alger. Ce douzième vendredi a montré surtout que le Hirak populaire est en train d’évoluer vers une division de plus en plus nette. Nous assistons presque à un Hirak à deux visages : un Hirak populaire authentique dans la plupart des wilayas de l’intérieur du pays, et en partie à Alger, clame haut et fort un changement démocratique dans le cadre d’une Algérie indépendante et souveraine comme l’illustrent les mots d’ordre et les pancates qui mettent l’accent sur les valeurs du 1er Novembre et l’héritage de Ben Badis alors qu’en Kabylie et dans une moindre mesure dans la capitale, le Hirak est carrément dévié de ses objectifs initiaux pour devenir un hirak réactionnaire au service de la mafia politico-financière.
Le général Toufik est sous les verrous mais ses partisans n’ont pas désarmé pour autant puisqu’ils continuent d’infiltrer le hirak et cherchent à l’orienter pour en faire un instrument de déstabilisation de l’Etat algérien en ciblant la seule institution capable de s’opposer efficacement aux manoeuvres étrangères visant l’indépendance de l’Algérie, à savoir l’ANP. Les observateurs ont remarqué que les manifestants infiltrés par les berbéristes se concentrent sur le carré de la Grande Poste qu’ils occupent dès les premières heures de la journée de vendredi sachant que ce carré va attirer toute l’attention des médias étrangers et algériens. Mais ces manifestants restent malgré tout en nombre limité d’où le recours des organisateurs au stratégème qui consiste à « importer » des manifestans des wilayas avoisinantes (Boumerdès, Bouira, Tizi Ouzou).
S. Nasri