Les réactions politiques au dernier discours de Gaïd Salah

Le dernier discours du chef de l’armée algérienne devant les cadres de la 6eme Région militaire à Tamanrasset dans lequel il a appelé à un dialogue loyal et sans exclusive en vue de sortir de la crise politique actuelle sans s’écarter de la Constitution a fait réagir la classe politique. Plusieurs partis et personnalités ont soutenu l’appel au dialogue même s’ils continuent à s’accrocher à la principale revendication du Hirak populaire, à savoir le départ du président de l’Etat, Abdelkader Bensalah et du premier ministre, Noureddine Bedoui.

Le nouveau secrétaire général du FLN, Mohamed Djemiai a exprimé son soutien à l’appel lancé par le chef de l’armée et s’est dit prêt à y participer en vue de contribuer à la sortie de crise. Idem pour le président de Talai El Houriet, Ali Benflis et pour le secrétaire général du MPA, Amara Benyounes. Le Front El Mostakbal de Belaid Abdelaziz et le Front de l’Algérie nouvelle de Djamel Benabdesslem se sont également prononcés en faveur de l’option de l’élection présidentielle en vue d’éviter un vide constitutionnel dangereux pour la stabilité de l’Algérie. Du côté des partis islamistes, les positions ne sont pas uniformes. Si les mouvements El Bina et El Islah soutiennent clairement et franchement la position défendue par l’armée pour un dialogue autour de l’option de l’élection présidentielle, le MSP d’Abderrazak Makri et le FJD de Abdallah Djaballah continuent de louvoyer : d’une part ils soutiennent l’appel au dialogue mais il le conditionnent par le départ des 2 B qui restent (Bensalah et Bedoui).

Ce faisant, les islamistes du MSP et du FJD rejoignant de fait le camp des partis dits « démocratiques » de la mouvance berbériste et des associations de la société civile qui gravitent autour d’eux qui continuent de réclamer une période transitoire dirigée par une instance intérimaire cooptée. Ces partis refusent catégoriquement l’option de l’élection présidentielle sous prétexte que dans les conditions actuelles elle ne sera pas fiable. Cependant, les observateurs doutent de la sincérité de ces partis. S’ils se souciaient vraiment de l’honnêteté des élections, ils auraient concentré leurs efforts sur l’installation d’une instance électorale indépendante ayant tous les pouvoirs en matière d’organisation et de supervision de l’opération électorale. Or, ce qu’ils veulent c’est passer en force, conquérir le pouvoir au moyen de la cooptation en dehors du suffrage universel, pour la raison simple qu’ils savent pertinemment que le suffrage populaire ne sera pas en leur faveur.

Mohamed Merabet