Les services marocains mobilisés contre Gaïd Salah
Depuis le début du soulèvement populaire en Algérie, les médias à la solde des services marocains n’ont pas cessé de jeter de l’huile sur le feu en croyant et en espérant qu’il s’agissait d’un nouvel épisode du « printemps arabe » qui allait mettre l’Algérie à terre. Plusieurs semaines après le début de la révolte, le peuple algérien a démenti tous les pronostics pessimistes qui tablaient sur le chaos en Algérie. Malgré toutes les provocations, les manifestants continuent à garder leur calme et leur sang froid et le caractère pacifique du mouvement populaire algérien force l’admiration du monde entier. Mieux, non seulement le peuple algérien n’est pas tombé dans le piège du chaos tendu par les ennemis de l’Algérie, mais la crise politique ouverte par la contestation populaire a donné l’occasion au commandement de l’armée algérienne de se débarrasser de ses adversaires représentés par le clan présidentiel et le clan du général Toufik, alliés pour l’occasion.
Le renforcement du commandement de l’armée algérienne, connu pour son souverainisme farouche, est une mauvaise nouvelle pour la France et le Maroc. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les services français et marocains redoublent d’efforts pour tenter de cibler le chef de l’armée algérienne en s’appuyant sur les réseaux politiques, affairistes et médiatiques de l’ « Etat profond » qui ont intérêt à saboter la feuille de route proposée par l’armée algérienne. Faisant preuve de réalisme, les services français tentent depuis quelques semaines de réviser leur copie. Après avoir compris que leurs alliés d’hier du clan présidentiel et du clan de Toufik sont désormais hors course, ils cherchent à mieux connaître et à prendre langue avec l’état-major de l’ANP via une personnalité qui l’aurait connu et apprécié. Il s’agit de l’ex-chef d’état-major des Armées françaises, le général Pierre de Villiers qui a démissionné en 2017 après un désaccord avec le président Macron.
Ce n’est pas le cas des sous-développés marocains qui restent butés. A travers les médias et les chaînes YouTube qu’ils contrôlent, les services marocains ont intensifié, ces derniers jours, leur campagne de désinformation et de déstabilisation de l’armée algérienne en ciblant son chef, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah. Leur modus operandi est simple : grossir le moindre évènement et la moindre image montrant des manifestants qui s’en prennent à Gaïd Salah en passant sous silence les nombreuses images édifiantes qui montrent le soutien indéfectible du peuple algérien au commandement de l’armée. Pour les observateurs, l’hostilité manifestée par les services marocains à l’égard du commandement de l’armée algérienne s’explique par plusieurs raisons. L’ANP reste le principal garant de la stabilité de l’Algérie. En outre, le commandement actuel, qui a déjà effectué des efforts gigantesques dans le cadre de la modernisation de l’armée algérienne depuis une dizaine d’années, pourrait à l’avenir, maintenant qu’il est débarrassé des entraves du clan présidentiel, faire de l’ANP la principale force armée de la région.
Mohamed Merabet