L’état-major entame une réorganisation de la DCSA

Le commandement de l’ANP a lancé une opération de réorganisation de la sécurité de l’armée. Cette restructuration ne laisse pas indifférents les observateurs. C’est ainsi qu’un quotidien électronique réputé être proche de Saïd Bouteflika n’a pas hésité à distiller quelques « informations » tendant à faire croire que le renforcement des prérogatives de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) est dirigé contre le DRS. Pour rappel, la DCSA a été détachée du DRS pour être mise sous l’autorité directe de l’état-major de l’ANP en septembre 2013 après la mise à la retraite de son ancien patron le général-major Mehenna Djebbar et son remplacement par le général-major Mohamed Lakhdar Tirèche.

En fait, la DCSA a subi un processus de réorganisation lui permettant de mieux assumer les missions sécuritaires qui lui sont confiées par le commandement de l’armée dans la conjoncture actuelle marquée par de nouveaux défis à l’intérieur et aux frontières est et sud-est. C’est ainsi que le centre principal militaire d’investigations (CPMI) a été promu au rang de service central opérationnel militaire d’investigations (Scomi). Cette structure basée à Alger est en charge des investigations, du traitement des informations en provenance des autres services de sécurité et des interventions sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme et la protection de l’armée. Dans la même logique, les centres régionaux de la DCSA ont été promus en Centres opérations de la sécurité de l’armée (Corsa), avec de nouvelles prérogatives dont celle d’intervenir sur le terrain notamment dans la lutte antiterroriste, ce qui est normal dans la conjoncture sécuritaire actuelle. De leur côté, les Bureaux de la sécurité de l’armée (BSA), présents dans les secteurs militaires au niveau des wilayas, sont promus en Services de prévention et de la sécurité de l’armée (SPSA).

La surveillance des activités subversives pouvant mettre en danger la sécurité nationale pourrait créer des chevauchements avec les prérogatives de la DSI appartenant au DRS mais cette observation serait alors valable pour tous les services de sécurité appartenant aux autres corps (DGSN, Gendarmerie nationale). Opposer la montée en puissance de la DCSA au DRS relève dans ces conditions de la désinformation. S’il peut y avoir parfois des confusions et une concurrence entre les services comme cela existe dans les tous les pays du monde, cela ne devrait pas empêcher la collaboration loyale de tous les services dans le cadre de leurs missions légales respectives pour la protection de la sécurité nationale.