Liamine Zeroual refuse l’offre de Saïd et Toufik
La chaîne Echorouk News a révélé que le trio Said-Tartag-Toufik a proposé à l’ancien président Liamine Zeroual la présidence de l’Etat durant la phase transitoire. Selon ce plan, le président Bouteflika devait dissoudre l’APN et le sénat avant de quitter la scène politique pour laisser un vide constitutionnel qui peut être comblé par une autorité intérimaire comme cela s’est passé en janvier 1992. L’ex-patron du DRS dissous, le général Toufik devait être nommé ministre conseiller à la sécurité dans ce scénario.
L’information est très plausible selon de nombreux observateurs. Le clan Bouteflika et l’ « Etat profond » qui se cache derrière lui ne vont pas partir si facilement malgré la pression croissante de la rue. Ils cherchent à se succéder à eux-mêmes à travers des subterfuges. Conscients de la popularité dont continue de jouir auprès de larges secteurs de l’opinion publique algérienne l’ancien président Zeroual, les généraux Toufik et Tartag n’ont eu aucun mal à convaincre Saïd Bouteflika de jouer cette carte. Ils pouvaient d’autant plus le faire qu’ils savent que Liamine Zeroual ne pourra pas outrepasser les limites qu’ils vont lui fixer étant donné qu’ils garderont le contrôle sur les services de sécurité. C’est ce qui explique selon les observateurs la présence de portraits de l’ancien président Zeroual à la place Audin lors des manifestations du vendredi 22 mars.
Liamine Zeroual aurait refusé catégoriquement l’offre de service du trio Saïd-Toufik-Tartag. Pour les observateurs qui le connaissent, Liamine Zeroual ne pouvait accepter une proposition qui a tout l’air d’une tentative de contourner la volonté de changement du peuple, sans parler des conséquences qu’elle pourrait avoir sur la stabilité de l’Etat algérien dans la mesure où elle aurait rencontré l’opposition du commandement de l’ANP. Les observateurs estiment que les généraux Toufik et Tartag ont mal calculé leur coup. Aucune personne connaissant Zeroual n’aurait parié sur le fait qu’il accepte de se mettre au service d’un clan soutenu par la France, en trahissant un moudjahid comme le général Gaïd Salah qui a un autre point commun avec lui, celui d’avoir appartenu au corps prestigieux de l’artillerie de campagne.
Mustapha Senhadji