L’intervention décisive de l’aviation russe sur le théâtre d’opérations syrien
L’intervention de l’aviation russe en Syrie constitue une expérience de la plus grande importance pour les experts militaires de plusieurs nations qui suivent de près le théâtre d’opérations syrien. Les Forces aérospatiales russes ont détruit en une semaine plus de 1.000 cibles d’organisations terroristes en Syrie, d’après les informations publiées dans le nouveau numéro du journal Krasnaïa zvezda (Étoile rouge). Selon cette infographie, l’aviation a effectué au cours de la semaine dernière plus de 360 sorties de combat en Syrie. Plus de 190 cibles terroristes ont été repérées à l’aide de drones qui avaient effectué sur cette période plus de 140 missions, est-il indiqué.
L’intervention militaire russe qui a démarré le 30 septembre 2015 a permis de changer le rapport des forces sur le terrain en faveur du régime syrien de Bachar Al Assad. Si les forces terroristes engagées sur le théâtre d’opérations syrien ne disposent pas de missiles antiaériens capables d’atteindre les bombardiers russes, il n’en reste pas moins que depuis qu’un bombardier russe Su-24MK a été abattu par deux F-16 turcs, l’aviation russe a tiré les enseignements et a décidé de ne plus opérer sans protection aérienne. En général, les bombardiers russes (Su-25, Su-24MK et Su-34) interviennent sous la protection aérienne des Su-30SM qui sont aussi capables d’effectuer des frappes ciblées contre les objectifs terroristes. Le Su-30SM est un chasseur bombardier multirôle de génération 4++ capable de mener des missions variées d’interception, de supériorité aérienne et d’attaque contre des cibles aériennes, terrestres et navales.
Pour rappel, les Su-30SM se différencient des Su-30MKI indiens par leurs équipements entièrement russes, leur système d’identification « ami/ennemi » et par d’autres éléments. Pour développer cette version, Sukhoi profita de son expérience avec le programme Su-35 en ce qui concerne par exemple l’avionique. Tout comme la version MKI, le Su-30SM dispose de plans canard et de tuyères à poussée vectorielle couplées aux moteurs Saturn Lyulka AL-31Fl. L’appareil disposerait d’un radar à antenne à balayage électronique (AESA) de type Zhuk-AE du fabricant russe Phazotron même si cette dernière information reste incertaine. L’antenne en bande X permet de suivre 30 cibles aériennes en mode piste, pendant l’exploration et d’engager 6 cibles simultanément en mode attaque. L’avionique est également de dernière génération avec écrans multifonctions (EFIS), système de positionnement par satellite GLONASS et un nouveau système de communication sécurisé. L’armement est multiple pour permettre l’engagement air-air et air-sol mais également air-surface. L’armée de l’air algérienne (AAF) aurait montré un intérêt pour le Su-30SM mais comme les Russes n’exportent jamais la version utilisée par leurs forces aériennes, il s’agirait plutôt d’une version améliorée du Su-30 MKA avec notamment l’intégration de certains développements technologiques du Su-30SM.