L’Iran va finalement recevoir les Su-35 qui étaient destinés auparavant à l’Egypte

04.03.2023. La question concernant la destination des Su 35 qui avaient été commandés par l’Egypte avant qu’elle ne se ravise suite aux pressions américaines ne se pose plus désormais. C’est l’Iran qui va recevoir ces chasseurs-bombardiers de génération 4++

Les négociations entre la Russie et l’Iran pour la livraison de ces avions ont commencé il y a plus d’un an. Il a fallu attendre les déclarations de Shahriar Heydari, un membre de la commission pour la sécurité nationale et la politique étrangère au Parlement iranien pour avoir la confirmation de ce deal. En effet, le 15 janvier dernier, ce responsable iranien a déclaré que l’armée de l’air iranienne recevra un premier batch de Su 35 avant le 21 mars dans le cadre d’un contrat qui prévoit également la livraison de systèmes de défense aérienne, des missiles et des hélicoptères de combat. Si on s’en tient au nombre d’avions qui étaient destinés à l’Egypte, l’Iran recevra au total 24 Su 35.

La réception de ces Su 35 permettra à l’Iran de moderniser sa force aérienne qui constituait jusqu’ici son point faible puisqu’elle disposai d’avions de combat pour la plupart obsolètes parmi lesquels on compte les [F-14 Tomcat, F-5 Tiger, F-4 Phantom II] américains acquis du temps du Shah, des Mirage F1 français (anciennement irakiens), des Chengdu F-7 acquis auprès de la Chine, des bombardiers tactiques Su-24 « Fencer » et d’une quinzaine de MiG-29 « Fulcrum » (qui était jusqu’ici l’appareil le plus moderne des fores aériennes iraniennes).

Malgré l’embargo international, l’Iran a fait preuve d’une grande résilience technologique en termes d’entretien et de maintenance des vieux équipements et en matière de production de pièces de rechange et de munitions. Cependant, il n’a pas réussi à développer une industrie aéronautique militaire capable de rivaliser avec celles des grandes puissances. Les avions de combat locaux (des copies d’avions étrangers) n’ont pas été à la hauteur des attentes. Mais d’un autre côté, l’Iran a réussi à développer une industrie locale performante dans les segments des drones et des missiles sol-sol de moyenne et longue portée. Pour rappel, l’Algérie a été citée parmi les pays susceptibles de reprendre les Su-35 qui étaient destinés à l’Egypte. Finalement, l’Algérie a opté pour la modernisation de ses Su-30 au format Su-30 SM2 (une solution moins coûteuse et mieux taillée pour les missions multi-rôles) en attendant l’arrivée du Su-57.

Abdelkader Boussouf