Loukal souligne la fragilité de l’économie nationale
Le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a relevé dimanche la fragilité de la situation économique du pays au cours des 9 premiers mois de 2016 dans un contexte international marqué par une faible relance économique et une chute drastique des prix du pétrole, en dépit d’une situation financière extérieure solide. Selon M.Loukal, cette conjoncture est due « à une faible relance économique, une poursuite du ralentissement de la croissance du commerce international, une chute drastique des prix des matières premières notamment ceux du pétrole, et une forte évolution des cours de change internationaux dans le sillage de la hausse de la valeur du dollar américain face à l’euro ». Dans ce contexte, le déficit budgétaire et le compte courant extérieur « se sont fortement creusés entraînant une érosion quasi totale des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) et une baisse sensible des réserves de change ».
Concernant la situation de la balance des paiements durant les neuf premiers mois de 2016, M. Loukal a indiqué que la forte baisse de la moyenne des prix du pétrole -qui est passé de 100,2 usd/baril en 2014 à 53,1 usd en 2015 (-47,1%)- a entraîné une contraction des recettes des exportations des hydrocarbures de 19,4 milliards de dollars sur la base d’une moyenne des prix du pétrole durant la même période ayant atteint 42,69 dollars, sachant que le volume des exportations a enregistré une hausse de l’ordre de 8,1 % par rapport aux neuf premiers mois de 2015. Le volume des recettes a atteint 20,38 milliards de dollars au cours des neufs premiers mois de 2016 , tandis que celui des importations a atteint 37,20 milliards de dollars (-2,99 milliards de dollars par rapport à la même période de 2015). Ainsi, un déficit de l’ordre de 16,82 milliards de dollars a été enregistré pour la balance commerciale, 22,24 milliards de dollars pour le compte courant et 21,42 milliards de dollars pour la balance des paiements. En conséquence, l’encours des réserves de change a baissé de 144 milliards USD à fin décembre 2015, à 121.9 mds USD à fin septembre 2016, puis à 114.1 milliards USD à fin décembre 2016.
Ainsi, les réserves de change ont reculé, en 2016, de 29.9 mds USD, dont 25.6 mds USD ont été déboursés dans les flux, tandis que 4.3 mds USD ont été dépensés pour la reconversion des autres devises en dollars, a expliqué M.Loukal. En revanche, l’encours de la dette extérieure, a atteint 3.3 mds USD, représentant 1.87 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2015. Pour ce qui est du taux de change du Dinar vis-à-vis des principales devises, une baisse de l’ordre de 2.94 % de la valeur du Dinar a été enregistrée par rapport au dollar et de 4.64 % par rapport à l’Euro au cours du 1er semestre de 2016. La flexibilité du Dinar et les interventions de la Banque d’Algérie (BA) sur le marché interbancaire du taux de change, ont permis au taux de change du dinar de consolider grandement son rôle comme amortisseur des chocs externes, a soutenu M.Loukal. Néanmoins, « cette situation présente des limites et ne peut à elle seule contenir, de façon durable, les conséquences de la chute des cours du pétrole et des fluctuations du marché « , a relevé le même responsable (APS)