Macron : Il y a beaucoup de gens qui ont intérêt à entraver le rapprochement entre la France et l’Algérie

01.03.2023. Pour la première fois depuis le rappel par l’Algérie de son ambassadeur à Paris à la suite de l’exfiltration illégale d’Amira Bouraoui en France, le président français Emmanuel Macron s’est exprimé sur les relations franco-algériennes.

Lors de sa conférence de presse pour présenter la stratégie africaine de la France, à la veille d’un déplacement en Afrique centrale, le président français Emmanuel Macron a évoqué l’affaire Bouraoui qui a jeté un nouveau coup de grisou sur les rapports franco-algériens.  » Il y a eu une polémique sur le retour en France d’une Franco-algérienne depuis la Tunisie, avec aussi beaucoup de choses qui ont été racontées et un discours qui s’est construit » a-t-il affirmé en passant trop vite sur l’interprétation qui a été donnée à l’évènement par les autorités algériennes qui y ont vu un affront à la souveraineté nationale. En cherchant à minimiser cette affaire, le président Macron cherche sans doute à sauver ce qui reste essentiel pour lui, à savoir le « partenariat renouvelé » entre les deux pays.

Pour cela, le président Macron semble compter sur la bonne disposition du président algérien  » dont il a loué l’amitié et l’engagement à consolider les relations entre les deux pays. « Je sais pouvoir compter sur l’amitié et l’engagement du président Tebboune. Nous avancerons là aussi», a affirmé Macron sans plus de précision. Cependant, Macron a reconnu implicitement que les choses ne seront pas faciles dans la mesure où il y a des parties – qu’il n’a pas nommées- qui cherchent à empêcher le rapprochement entre les deux pays «Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ont intérêt à ce que l’on fait depuis des années maintenant avec l’Algérie n’aboutisse pas»

Malgré les embûches, Macron a réaffirmé sa volonté d’aller de l’avant dans ses relations avec l’Algérie. «Et bien j’ai un message très simple: je vais continuer, ce n’est pas le premier coup de grisou, j’en ai déjà eu mais il faut continuer ainsi, humblement, honnêtement», en rappelant notamment l’«énorme travail sur la mémoire» effectué avec l’Algérie, les programmes de coopération dans plusieurs secteurs (nouvelles technologies, éducation, santé, jeunesse ) sans oublier les rencontres qui ont eu lieu entre les responsables militaires des deux pays à Alger et à plus récemment à Paris. Aucune réaction officielle de la part des autorités algériennes n’a été enregistrée à la suite de la déclaration de Macron. Certes,lLes deux pays sont condamnés à coopérer. Mais après le grisou révélé par l’affaire Bouraoui, il est aisé de deviner que le « partenariat renouvelé » devrait attendre un bon moment le passage de l’orage.

Mohamed Merabet