Malgré les pressions occidentales, 49 délégations africaines présentes au Sommet Russie-Afrique

28.07.2023. La simple tenue du Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, alors que la Russie est toujours engluée dans son opération militaire spéciale en Ukraine, est en soi un succès pour la diplomatie russe que les avancées en matière de coopération entre les deux parties viendront confirmer dans un avenir proche.

Malgré les pressions occidentales, 49 délégations africaines, dont 17 chefs d’Etat, ont accepté d’honorer l’invitation du président Vladimir Poutine au Sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg. Ce fait à lui seul constitue un succès indéniable pour la diplomatie russe mais atteste surtout du recul des anciennes puissances coloniales en Afrique.

En acceptant de répondre positivement à l’appel de la Russie en vue de jeter les bases d’un nouveau partenariat mutuellement bénéfique entre les deux parties, les dirigeants africains ont montré qu’ils ne veulent plus se contenter du rôle de figurant que leur ont réservés jusqu’ici Paris, Londres et Bruxelles sans parler de Washington qui ne voit que ses intérêts stratégiques sur le continent sans se soucier outre mesure des aspirations des pays africains au développement.

En s’ouvrant à la Russie et à la Chine, les pays africains gagneront sans doute de nouvelles opportunités d’investissement et de développement. Mais ils pourront également grâce à cette ouverture pousser leurs partenaires occidentaux à plus de concessions. En effet, il ne faut ps se tromper sur cette nouvelle orientation diplomatique de l’Afrique en direction de la Russie et de la Chine. La plupart des dirigeants présents à Saint-Pétersbourg continuent à représenter des intérêts étroits qui n’ont rien à voir avec les aspirations de leurs peuples ni avec le développement qu’ils invoquent dans les différents sommets internationaux. Ils se tournent vers Moscou et Pékin dans l’espoir d’engranger des rentes supplémentaires et pour faire chanter leurs « amis » occidentaux pour qu’ils se taisent sur leurs pratiques inavouables. Il n’empêche que la présence croissante de la Russie et de la Chine en Afrique ne peut que fragiliser la position des puissances occidentales et favoriser objectivement les forces éprises de liberté et de développement qui sont à l’oeuvre dans les sociétés africaines.

Mohamed Merabet