Mali: l’Algérie exprime son rejet de tout changement anticonstitutionnel

L’Algérie a réitéré mercredi son « ferme rejet » de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement au Mali, affirmant que la doctrine de l’Union africaine en matière de respect de l’ordre constitutionnel ne « peut faire l’objet d’aucune violation ». « L’Algérie réitère son ferme rejet de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement, conformément aux instruments pertinents de l’Union africaine, en particulier la Déclaration d’Alger de 1999 et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de 2007″, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans son communiqué, le MAE rappelle que  » la doctrine de l’Union africaine en matière de respect de l’ordre constitutionnel ne peut faire l’objet d’aucune violation ». L’Algérie qui a dit suivre avec « une très grande préoccupation la situation prévalant au Mali, pays frère et voisin » a appelé   » toutes les parties au respect de l’ordre constitutionnel et au retour à la raison pour une sortie de crise rapide ». Elle rappelle, à cet égard, que « seules les urnes constituent la voie pour l’accession au pouvoir et à la légitimité ».

De son côté, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a annoncé mercredi la suspension du Mali de l’organisation panafricaine jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel,réaffirmant « l’engagement inébranlable » de l’UA à respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali. Dans un communiqué adoptée par le CPS de l’UA, en sa 941ème réunion tenue mercredi sur la situation au Mali, le Conseil a exprimé sa « profonde préoccupation par l’évolution de la situation au Mali, qui a abouti au changement anticonstitutionnel du gouvernement élu du président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août 2020, en violation de la Constitution du Mali, de l’Acte constitutif de l’UA et de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ». Il a également réaffirmé « l’impératif de conduite d’élections crédibles dans les Etats membres comme seule source d’autorité étatique légitime, afin se conformer pleinement aux instruments de l’UA, en particulier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ».D

Pour rappel, le président malien, élu en 2013 et réélu en 2018 pour cinq ans, Ibrahim Boubacar Keita, a été obligé de démissionner, dans la nuit de mardi à mercredi, par une junte militaire dirigée par un jeune colonel de 37 ans, Assimi Goïta. Le président malien élu a fait face ces dernières semaines à une forte contestation populaire dirigée par l’opposant et prédicateur. Les pays voisins ont appelé les putschistes à revenir sur leur décision et à rétablir au plus vite l’ordre constitutionnel et le président élu dans ses fonctions (APS)