Grande manifestation contre le gaz de schiste à Ouargla
A l’appel de la coordination populaire contre le gaz de schiste, une manifestation a eu lieu dans la ville de Ouargla. La manifestation a regroupé selon les organisateurs plus de 3000 participants. Les partis d’opposition, notamment ceux regroupés au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) et plusieurs associations nationales ont participé à cette manifestation. Parmi les dirigeants politiques présents à la manifestation, le secrétaire général du RCD, Mohsen Belabes, a déclaré : « In Salah nous a donné des leçons et envoyé des messages de résistance et d’intransigeance mais ce pouvoir ne sait pas lire les messages » De son côté le responsable du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali a soutenu que « Le pouvoir doit satisfaire ce que demande le peuple ». L’ancien colonel en retraite, Ahmed Adimi, qui a représenté le « pôle du changement » à la manifestation, a déclaré : « On commence à concrétiser ce qui reste du message des chouhadas : l’Etat démocratique »
Outre les partis politiques d’opposition, des associations étaient présentes à la manifestation, à l’instar du Comité national de défense des droits de chômeurs dont l’ancien dirigeant, Tahar Belabbas, a salué l’opposition en soutenant que le mouvement était prêt à aller très loin à ses côtés. Signalons également la présence du mouvement RAJ représenté par son responsable, Abdelawahab Fersaoui et l’association des familles de disparus dont la représentante a également attaqué Benflis et traité le général Nezzar de criminel. Même l’opposante Louisa Hanoune n’a pas échappé aux attaques de certains manifestants qui ont scandé : « Ya Louisa, Sahra bel visa »
Il est à signaler que certains participants ont cherché à dévier la manifestation de son objet initial qui était la dénonciation du projet d’exploitation du gaz de schiste dans le sud algérien en solidarité avec les habitants d’In Salah qui expriment depuis plus de deux mois leur opposition pacifique à ce projet. En effet, certains participants ont scandé des mots d’ordre politiques qui tranchent avec les objectifs initiaux de départ.comme par exemple : « Sellal dégage, pouvoir dégage! » « Fikou fikou yalouled, Bouteflika baa bled ». S’il est de bonne guerre que des partis d’opposition exploitent cette mobilisation contre le gaz de schiste pour faire pression sur le pouvoir, le fait que les comités populaires acceptent de jouer à ce jeu laisse penser que le mouvement anti-gaz de schiste est peut-être en train de se perdre dans les luttes de clans qui agitent les cercles au pouvoir. Et il n’est pas sûr que le mouvement social puisse sortir gagnant de cette politisation excessive surtout dans la conjoncture géopolitique actuelle que traverse le pays.