Marche à Ouargla pour le droit à la santé et au développement
Des dizaines de citoyens de la ville d’Ouargla se sont rassemblés jeudi devant le siège de la direction locale de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH) pour revendiquer entre autres, une « meilleure qualité » des prestations de santé, a-t-on constaté sur place. Les personnes qui se sont rassemblées ont marché par la suite, vers la placette de la rose de sable près du « Souk Lahdjar » pour attirer l’attention des pouvoirs publics concernant « la nécessité d’améliorer les conditions de prise en charge médicales, ainsi que la levée du gel du Centre hospitalo-universitaire (CHU) » qui était projeté au chef-lieu de wilaya.
Pour rappel, lundi dernier, une jeune femme a succombé à une piqûre de scorpion après avoir été transférée à l’établissement public hospitalier (EPH-Mohamed Boudiaf). Une commission d’enquête ministérielle a été dépêchée à Ouargla pour mener des investigations sur les circonstances du décès de la défunte, Aicha Aouissat, enseignante à l’université Hama Lakhdar d’El Oued. Ce drame a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Outre l’absence de moyens pour faire face aux besoins de la population en matière de santé, ce sont les déclarations jugées provocatrices du ministre de la santé, Mokhtar Hesbellaoui qui ont révolté la population de Ouargla qui en a assez des comportements méprisants des bureaucrates locaux. C’est pourquoi les protestataires réclament le départ du wali et du directeur de la santé, Djamel Maameri.
Fait important à retenir: Les protestataires de Ouargla ont profité de cette occasion pour appeler les autorités centrales à relancer les projets de développement suspendus dans plusieurs secteurs importants : eau, électricité, recyclage des eaux usées, santé, routes, chemin de fer, Pour rappel, cette marche des citoyens de Ouargla a lieu quelques semaines après une manifestation similaire dans laquelle des citoyens ont réclamé des investissements urgents pour sortir leur wilaya du sous-développement. Les revendications agitées par les protestataires de Ouargla montrent clairement que des jeunes de plus en plus nombreux sont conscients que leur wilaya est marginalisée et discriminée par un pouvoir central pris en otage par une bureaucratie incompétente et corrompue qui pratique le clientélisme et le régionalisme. Des militants locaux nous ont assuré que la perpétuation de telles pratiques régionalistes pourrait à la longue donner au mouvement de protestation sociale une coloration politique et constituer une menace sérieuse pour l’unité nationale.