Messahel met en garde contre l’afflux des terroristes en provenance de Syrie
Dans son intervention devant la presse à l’issue de la réunion tripartite des pays voisins de la Libye au Caire ce mercredi, le ministre des affaires étrangères algérien, Abdelkader Messahel, a ouvertement tiré la sonnette d’alarme à propos du risque d’afflux des groupes terroristes en provenance d’Irak et de Syrie vers la sous-région du Maghreb. « Tous les rapports sécuritaires s’accordent pour dire que la prochaine destination de ces groupes terroristes est notre sous-région » a déclaré M. Messahel.
La déclaration de M. Messahel n’est pas tombée par hasard. Elle survient 24 heures après qu’un reportage de la BBC ait révélé que la coalition occidentale a conclu un deal avec des centaines de combattants de l’EI qui ont été exfiltrés de la ville de Raqqa. Ces terroristes auraient rejoint le territoire turc avec armes et bagages. Le risque est qu’ils subissent un stage de recyclage pour servir sur un nouveau théâtre d’opérations. Selon les spécialistes des questions sécuritaires, la sous-région Afrique du nord pourrait bien être ce nouveau théâtre d’opérations. La seule question qui reste posée est par où commencera l’EI, par la Libye déjà en proie à un conflit armé entre plusieurs protagonistes soutenus par des puissances étrangères ou la Tunisie fragilisée par une crise sociale sans précédent ?
Dans les deux cas, l’Algérie risque d’être touchée directement par un afflux des groupes terroristes à ses frontières. Le commandement de l’armée algérienne semble se préparer à cette éventualité depuis plusieurs années. Il a renforcé le dispositif de surveillance aérienne et terrestre de ses frontières avec la Tunisie et la Libye mais aussi avec le Niger et le Mali qui sont également en proie à des menaces terroristes aggravées par des tensions sociopolitiques internes et l’intervention des puissances étrangères qui gardent un œil attentif sur les richesses du sous-sol de la région sahélo-saharienne.