Mise en détention provisoire de Louisa Hanoune
Le juge d’instruction du Tribunal militaire de Blida a ordonné la mise en détention provisoire de la dirigeante du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, après l’avoir entendue dans le cadre de l’affaire concernant Said Bouteflika et les généraux Toufik et Tartag. Pour rappel, ces trois personnalités ont été mises en détention provisoire par le tribunal militaire de Blida dans le cadre d’une enquête judiciaire sur des faits qualifiés de « complot contre l’autorité de l’Etat » et de » atteinte à l’autorité de l’armée », des accusations passibles d’une peine de 5 à 10 ans de prison en temps de paix selon le code e procédure militaire.
L’arrestation de Louisa Hanoune dans le cadre de cette affaire instruite par le Tribunal militaire de Blida n’étonne pas beaucoup les observateurs qui savent que cette personnalité politique est très liée au clan du général Toufik et fait partie des jokers sur lesquels il compte dans ses campagnes de déstabilisation politique et médiatique de ses adversaires, en l’occurrence, ici, le commandement de l’armée nationale populaire. Par ailleurs, Louisa Hanoune entretenait de bonnes relations amicales avec Said Bouteflika durant toutes ces dernières années. Dernièrement, elle est montée au créneau pour défendre Issad Rebrab, un milliardaire connu pour être le bras financier du clan Toufik et de la mouvance franco-berbériste.
Dans son plan visant la déstabilisation de l’armée algérienne, l’alliance de Saïd Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag a visiblement tenté de jouer sur la carte kabyle comme ils l’ont déjà fait en 2001 lors du fameux « printemps noir ». C’est dans ce cadre qu’il faut replacer la provocation de Ferhat Mehenni qui a donné, la semaine dernière, une visioconférence à l’université de Tizi Ouzou sur « le combat kabyle contre le colonialisme algérien » et la dernière provocation en date de Louisa Hanoune qui a déclaré que « le peuple algérien n’appartient pas à ce qu’on appelle la nation arabe ». Bien entendu, Louisa Hanoune n’est pas la seule responsable politique qui aurait participé au « complot » de Saïd Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag et on s’attend à ce que d’autres têtes politiques tombent dans les prochains jours.
Mustapha Senhadji