Mogherini : L’UE doit attendre pour intervenir contre l’EI la demande du gouvernement libyen
Les Européens doivent attendre pour intervenir contre le groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech) en Libye qu’un gouvernement libyen constitué et légitime leur en fasse la demande, a estimé dimanche la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Federica Mogherini. « Défaire Daech efficacement ne peut se faire qu’en passant par un gouvernement libyen légitime et en charge de sa propre sécurité », a déclaré Mme Mogherini dans un entretien au quotidien français le Journal du Dimanche. « En Libye, c’est aux Libyens d’affronter cette menace par eux-mêmes, alors que le peuple libyen est épuisé, et il faut mettre fin à ce chaos », a-t-elle ajouté.
« Nous soutenons depuis de longs mois les efforts pour la mise en place d’un gouvernement d’accord national. Les prochains jours seront cruciaux, avec le vote du parlement pour approuver le futur gouvernement. Si on veut les aider, c’est en leur faisant confiance car ils connaissent leur pays mieux que nous-mêmes. Le choix de demander un éventuel soutien pour combattre Daech leur reviendra », a-t-elle précisé. Le Premier ministre libyen désigné Fayez al-Sarraj a présenté samedi au Parlement de Tobrouk (est) reconnu par la communauté internationale le programme de travail du nouveau gouvernement d’union nationale pour convaincre les députés de lui accorder leur confiance mardi.
« L’Europe, a encore déclaré Mme Mogherini, est prête à fournir une aide technique pour l’aménagement des institutions, notamment les forces de police et de sécurité, le renforcement des municipalités libyennes qui constitue le plus grand réseau d’élus dans le pays, si le futur gouvernement le requiert ». Ces déclarations interviennent au lendemain des raids effectués par les Etats-Unis « sur des sites précis » à Sabrata à 70 km à l’ouest de Tripoli, qui a fait au moins 49 morts. Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a condamné ce raid aérien américain, estimant qu’il s’agissait d’une violation de la souveraineté de la Libye (APS)