Mohamed Khalfaoui se fait l’Avocat du DRS
Les dernières restructurations qui ont touché plusieurs institutions militaires et sécuritaires ont fait réagir l’ancien colonel du DRS à la retraite, Mohamed Khalfaoui. Ce dernier est présenté généralement par les rédactions algéroises comme un « expert dans les questions sécuritaires ». Emboitant le pas aux commentateurs qui l’ont précédé, il a présenté la dernière opération de restructuration qui a touché l’institution sécuritaire dans le cadre de la lutte entre la présidence et le DRS. Contrairement à ce qui est attendu d’un ancien officier supérieur, Mohamed Khalfaoui n’a avancé aucun indice probant pour étayer sa thèse. Une restructuration de cette ampleur peut avoir des raisons politiques comme elle peut avoir des raisons d’ordre technique et opérationnel.
Sur un plan strictement technique et sécuritaire, Mohamed Khalfaoui soutient une position générale tout à fait juste, à savoir que la lutte antiterroriste dans la conjoncture actuelle nécessite la plus grande coordination entre les différents services de sécurité. Cependant, Mohamed Khalfaoui avance une lecture alarmiste quant à la « dissolution » du service action du DRS, le fameux GIS. Pour lui, ce n’était pas le moment de le dissoudre. La lecture de Khalfaoui serait pertinente s’il était avéré que le GIS a été purement et simplement dissous. Or, nous n’en savons rien. Si le commandement a jugé nécessaire de restructurer ses services en mettant par exemple le groupement d’intervention directement sous les ordres du commandement des Forces terrestres ou de la Sécurité de l’armée, c’est que peut-être il y a des motifs fondés à cela.
Mohamed Khalfaoui a-t-il été induit en erreur ? Ou plus simplement agit-il en soldat dévoué à un clan soucieux de sauvegarder ses privilèges administratifs ? Qu’est-ce qui est plus important dans la conjoncture actuelle : la défense des institutions ou la défense des clans et des personnes ? En se laissant entraîner à des déclarations aussi légères qu’irresponsables du genre « L’Algérie pourrait devenir la Syrie en 24 heures », Mohamed Khalfaoui risque de perdre tout crédit. Ce n’est pas le général X ou Y qui pourrait éviter à l’Algérie de tomber dans le scénario syrien. C’est la protection de toutes les institutions du pays, civiles, militaires et sécuritaires, de toutes les formes de népotisme et d’injustice et leur osmose avec les larges couches populaires de la société, contre le chantage perfide des minorités culturelles et idéologiques et de leurs relais médiatiques algérois, qui constituent le véritable garant de la sécurité nationale.