Nezzar rappelle les racines coloniales et israéliennes du terrorisme

Les « républicains » et « démocrates » bidon qui polluent la scène médiatique algéroise vont se tirer les cheveux. Leur icône, le général à la retraite, Khaled Nezzar vient de jeter un pavé dans la mare. Dans un moment de lucidité dont seul Dieu a le secret, il vient de reconnaitre le lien évident entre l’entreprise coloniale et sioniste dans la région arabe et la montée du terrorisme djihadiste. Dans un entretien au journal en ligne Algérie patriotique du 20 novembre, Khaled Nezzar explique que ce terrorisme « est apparu dans les années 1980 suite à la guerre d’Afghanistan où, pour affronter les Soviétiques, donc le communisme ennemi de l’islam, les Américains eurent recours à la mobilisation de volontaires musulmans issus de tous les pays. Une fois l’armée soviétique boutée hors d’Afghanistan, ces brigades auréolées de leur victoire retournèrent dans leurs pays respectifs pour y mener le «djihad». L’Algérie fut leur première cible. Si ce terrorisme nouveau a évolué rapidement au point de s’attaquer à l’Occident, c’est parce que ses racines sont lointaines et remontent au colonialisme. Il faut revenir à cette période où les populations considérées de seconde zone étaient associées à un deuxième collège, déculturées et où l’on nous apprenait que nos ancêtres étaient des Gaulois. Le mépris était tel que toutes les femmes étaient des «Fatma» et les indigènes des «bougnoules».

Au journaliste qui lui demande si les racines du terrorisme étaient aussi lointaines dans l’histoire (le journaliste de service qui n’en croit pas ses oreilles s’attendait à ce que le général républicain lui sert le plat préféré de nos « démocrates » qui consiste à tout expliquer par le complot wahhabite de l’Arabie saoudite et du Qatar) Nezzar va plus loin en mettant en cause directement la politique colonialiste d’Israël : « Oui. Mais il y a aussi la question palestinienne. Cette cause noble et juste est celle de tous les musulmans dont El-Qods est le berceau. Il est incompréhensible, voire inadmissible, pour les musulmans que le pèlerinage au troisième Lieu saint de l’islam leur soit interdit. La politique inique que mène Israël en terre occupée est encouragée et soutenue par un Occident donneur de leçons. On nous réplique à la face la perpétuelle rengaine qu’Israël brandit à tout bout de champ : «Hamas égal terrorisme !» La phrase de feu Ben M’hidi, à l’époque de la guerre d’Algérie, «donnez-nous vos avions et nous vous donnerons nos bombes» est significative à plus d’un titre. Régler le problème palestinien, c’est régler celui du Hamas. La balle, à ce moment-là, sera dans le camp palestinien et celui des Arabes. Une solution à ce problème d’une manière juste et équitable réduirait sensiblement, sinon définitivement le terrorisme. Le parti pris des Occidentaux et, surtout, des Américains dans ce conflit est non seulement inexplicable, mais aussi insupportable aux yeux de tous les musulmans. »

Le général à la retraite ne va pas par quatre chemins pour qualifier la guerre actuelle des puissances occidentales dans la région comme « une guerre contre l’islam » et non une guerre contre le terrorisme comme elles le prétendent : « Les ferments d’un affrontement des civilisations couvent et les signes avant-coureurs se manifestent de plus en plus. Il est temps que le monde se réveille pour y mettre un terme définitif. Celle dont on nous rabâche les oreilles à chaque instant est menée contre l’islam et non l’inverse. Autrement, pourquoi courir au secours des minorités chrétiennes alors qu’elles ont vécu en symbiose avec l’islam pendant deux millénaires ? L’Occident est foncièrement avec Israël bien que cet Etat ait tort et affiche ostensiblement son aversion envers les Arabes. Sinon, pourquoi tous ces vétos à chaque fois que la question palestinienne est soulevée à l’ONU ? Pourquoi courir au secours d’Israël à chaque fois qu’il est en guerre avec les Arabes ? Qui a fait d’Israël un pays nucléaire ? N’est-ce pas la France de Guy Mollet qui céda aux exigences de Ben Gourion pour se joindre à la tripartite contre l’Egypte et le débarquement de Suez en 1956 ? Tout ceci explique la radicalisation de certains dont je n’approuve aucunement la doctrine et le comportement criminel. Nous avons été les premiers à en payer le prix. Les musulmans sont les premiers à pâtir de ce phénomène. Les pertes se comptent par centaines de milliers de morts et des pays sont entièrement ravagés. »