Nourredine Bedoui annule la décision de limogeage du directeur de la PAF
Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, a annulé hier le limogeage de Hamid Goucem à la tête de la police de l’Air et des frontières (PAF). Une décision prise la veille par le directeur général de la sûreté nationale, Mustapha El-Habiri. Le directeur général de la sûreté nationale avait nommé le contrôleur de police Arezki Hadj-Said, qui occupait le poste de Directeur de l’Ecole supérieure de la Police Ali Tounsi, au poste du chef de la police de l’Air et des frontières (PAF), en remplacement de Hamid Goucem.
Pour rappel, le limogeage du chef de la PAF par le directeur général de la sûreté nationale a été décidé suite à la sortie par l’aéroport d’Alger de l’ancien commandant de la 2eme Région militaire (Oran), le général-major Saïd Bey alors qu’il faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN). Le limogeage du chef de la PAF s’inscrivait dans une opération qui a visé plusieurs responsables de la sécurité de l’aéroport international d’Alger. Il est difficile d’imaginer que le directeur général de la sûreté nationale ait pris une décision aussi grave sans en référer à personne plus haut d’où les interrogations des observateurs au lendemain de l’annulation de cette décision par le ministre de l’Intérieur.
Quelle que soit la nature légale des deux actes contradictoires effectués à quelques heures d’intervalle par deux éminents représentants de l’Etat (limogeage puis réintégration du directeur de la PAF), il est clair que cela n’est pas de nature à redorer le blason de l’Etat algérien qui souffre déjà d’un grave déficit de crédibilité. Ce n’est pas la première fois que des représentants de l’Etat se désavouent ainsi publiquement. Rappelons-nous les déclarations contradictoires de ministre de l’agriculture et du ministre de la santé dans l’affaire du choléra ou encore la polémique surgie récemment entre le ministre de la santé et le ministre du travail au sujet de la gratuité des soins. Pour les observateurs, la cacophonie au sommet de l’Etat a désormais atteint des dimensions inquiétantes et révèle la férocité de la lutte des clans au sein du pouvoir dans la perspective des Présidentielles de 2019.