Plusieurs ministres ciblés par une campagne de désinformation
Les rumeurs concernant un prochain remaniement ministéiel vont bon train. Les exigences imposées par la nouvelle conjoncture économique et sociale pourraient pousser le président de la république à opérer un remaniement ministériel ne serait ce que pour diminuer la taille du gouvernement à un moment où il est nécessaire de faire des économies budgétaires. Des ministres qui n’auraient pas donné entière satisfaction pourraient également à cette occasion laisser la place à d’autres plus compétents. Jusqu’ici rien d’anormal. Mais des sites connus pour leur liens avec des cercles influents à Alger qui tentent de reprendre les positions perdues au sein de l’appareil d’Etat profitent de la situation pour lancer une vaste campagne de désinformation en vue de faire pression sur la présidence de la république et écarter les ministres qui leur font de l’ombre.
En cause notamment trois ministres. Il s’agit du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, du ministre de l’énergie, Mohamed Arkab et du ministre du commerce Kamel Rezzig. Pour forcer la main du président de la république, les « sources autorisées » n’hésitent pas à accuser ces trois ministres d’être à la solde de l’ancien patron du contre espionnage, le général major Wassini Bouazza, limogé et arrêté en avril dernier. En fait, ces trois ministres gênent tout simplement chacun à sa manière les intérêts des groupes mafieux qui continuent de parasiter le fonctionnement des institutions avec la complicité de quelques résidus de l’ancien appareil du DRS dissous et de certaines organisations syndicales et politiques.
Ces groupes ne pardonnent pas au ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, le fait d’avoir trainé devant les tribunaux plusieurs de leurs mentors. Quant au ministre de l’énergie, Mohamed Arkab, les campagnes récurrentes qui le visent n’ont qu’une seule explication : son opposition à la tentative du groupe français Total de reprendre les parts de la compagnie américaine Anadarko dans les gisements gaziers en Algérie. En ce qui concerne le ministre du commerce, Kamel Rezig, ce ne sont pas ses sorties populistes qui sont en cause, contrairement à ce qui est écrit dans certains médias, mais bien ses positions nationalistes franchement hostiles au courant franco berbriste qui continue malheureusement d’infiltrer les appareils de l’Etat algérien tout en cherchant à instrumentaliser politiquement le Hirak populaire.
Mustapha Senhadji