Pour la Cour européenne, le Sahara occidental ne fait pas partie du Maroc
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a réaffirmé par son arrêt, concluant que les accords d’association et de libéralisation entre l’UE et Rabat ne sont pas applicables au Sahara occidental, que le Maroc est un pays colonisateur, rappelant ainsi la justesse du combat des Sahraouis pour leur indépendance. L’arrêt est considéré aussi comme un verdict sans ambiguïté qui rappelle avec clarté et force que le Sahara occidental ne fait pas partie du royaume du Maroc et qui, en même temps protège, à terme le Sahara occidental de l’exploitation de ses richesses par l’occupant marocain.
Saluant la décision de la Cour, l’eurodéputé français José Bové, a affirmé que « la Cour a rétabli le droit contre l’imposture des gouvernements européens, en particulier du gouvernement français, alliés au Maroc contre le peuple sahraoui et ses représentants », estimant que cet arrêt « aura un impact au plan diplomatique », relevant ainsi la nécessité qu’il soit « suivi d’effets » notamment pour interdire les importations marocaines de produits provenant du Sahara occidental. Il a exhorté, à ce titre, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, à « veiller à l’application du droit » rappelant, en particulier à la France, que « le colonialisme est révolu ».. Exprimant sa « satisfaction » de la décision de la CJUE qui a confirmé « sans ambiguïté » que le Sahara occidental ne fait pas partie du Royaume du Maroc et par conséquent les accords d’association et de libéralisation conclus entre l’UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, l’eurodéputé espagnol, Florent Marcellesi, a estimé de son côté que « l’Espagne doit mettre fin à sa complicité dans l’occupation illégale du Sahara occidental ».
Pour le principal avocat du Front Polisario, Me Gilles Devers, ‘arrêt de la CJUE dans l’affaire opposant le Front au Conseil de l’UE sur l’accord de libéralisation réciproque de produits agricoles signé en 2012 entre l’UE et le Maroc ouvre « une nouvelle page » pour l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental. « C’est justice rendue au peuple sahraoui. C’est une nouvelle page qui s’ouvre, maintenant, pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans les délais les plus rapides », a-t-il déclaré, soulignant que l’arrêt de la CJUE stipule « clairement » que les accords entre l’UE et le Maroc « ne sont valables que dans la mesure où il s’applique explicitement au territoire du Maroc ». « Tout acte européen en dehors du territoire du Maroc, sur le Sahara occidental ou dans les eaux territoriales de ce dernier n’a aucun fondement juridique et il est illégal », a ajouté l’avocat. L’ONG Western Sahara Ressources Wacth (WSRW) a, pour sa part, estimé que le verdict prononcé par la Cour européenne est une « merveilleuse victoire » pour le peuple sahraoui car il « protège » le Sahara occidental de l’exploitation de ses richesses par l’occupant marocain (APS)