Procès de Naïma Salhi : les avocats de la partie civile demandent la requalification des faits !

03.11.2022 Après plusieurs reports, le procès de la présidente du parti Al Bayane (islamiste), Naima Salhi, s’est ouvert, ce mercredi, au tribunal de Cheraga. La dirigeante politique est poursuivie pour le chef d’inculpation d’ « incitation à la haine » mais pour de nombreux observateurs il s’agit bien d’un procès politique pour une activiste qui ne cache pas son opposition viscérale au berbérisme.

Pour rappel, Naïma Salhi a été poursuivie pour le chef d’inculpation d’ « incitation à la haine »sur plainte d’un ancien fonctionnaire du Ministère de l’intérieur, Mourad Amiri connu pour ses positions berbéristes et par des avocats de la même mouvance idéologique. La partie civile accuse Naïma Salhi d’avoir proféré des propos racistes contre les Kabyles lors du hirak de 2019, chose que la concernée nie catégoriquement en affirmant qu’en s’attaquant à ce qu’elle appelle les Zouaves, elle ne visait pas les Kabyles en général mais bien les séparatistes du MAK.

Selon les témoins cités par un média proche de la mouvance berbériste, Naima Salhi, n’a pas hésité à qualifier les avocats de la partie civile de « zouaves » en réponse à leur zèle répressif. En effet, ces avocats « démocrates » n’ont pas hésité à demander au tribunal la requalification des faits qui relèveraient selon eux du « crime » et non d’un simple délit ! Une des avocates de la partie civile, Aouicha Bekhti, a demandé au juge de « prendre acte » des propos tenus par Naïma Salhi et d’établir un procès verbal, demande acceptée par le tribunal. Le procès a été reporté à la semaine prochaine.

Les berbéristes qui profèrent à longueur d’année des propos racistes à l’égard de tout ce qui est arabe et qui s’attaquent régulièrement aux valeurs du peuple algérien et aux symboles de la république algérienne se cachent derrière la liberté d’expression comme on l’a pu le constater lors de l’interpellation de l’ex-député du RCD, Nordine Aît Hamouda qui a osé diffamer publiquement l’Emir Abdelkader. Mais quand il s’agit de leurs adversaires comme c’est le cas de Naïma Salhi, ils n’hésitent pas à recourir au tribunaux ! L’incitation à la haine est un délit poursuivi par la loi en Algérie. Mais outre que cela doit être appliqué avec équité à tout le monde, il ne faut pas que cette loi devienne un prétexte pour interdire aux Algériens de défendre librement les constantes de la révolution algérienne qui sont aujourd’hui menacées par une minorité qui use du chantage au séparatisme pour éviter de rendre des comptes sur ses pratiques clientélistes et régionalistes qui révoltent de plus en plus les Algériens.

Mustapha Senhadji