Que se passe-t-il au sommet de l’armée algérienne ?
Malheureusement, le démenti du MDN concernant les arrestations de plusieurs généraux-major de l’ANP ne suffira pas à faire taire les mauvaises langues spécialisées dans la désinformation visant à déstabiliser les institutions de l’Etat algérien. D’abord, parce qu’il n’y a pas de fumée sans feu comme on dit. Si des professionnels de la désinformation ont pu tromper l’opinion publique nationale durant toute la soirée du vendredi à samedi, c’est en raison du déficit de communication du MDN. En effet, si l’information colportée par plusieurs sites électroniques concernant l’arrestation des généraux-major Abdelkader Lachkhem, Amar Amrani et Ali Akroum s’est avérée infondée, il semble que le général-major Lachkhem a été bien bel et bien été entendu par les enquêteurs de la DCSA au sujet de plusieurs dossiers, deux jours après l’arrestation du général-major Wassini Bouazza. Si la Justice militaire avait communiqué clairement et en temps voulu sur ces interpellations, elle aurait amoindri l’effet de la rumeur malveillante qui a vite fait le tour de la toile durant la soirée du vendredi à samedi.
Pour revenir à la question essentielle qui concerne la réorganisation des services centraux de l’armée algérienne, réorganisation qui relève des prérogatives du président de la république, chef suprême des forces armées et par ailleurs ministre de la défense nationale, il faut savoir qu’elle s’est faite en concertation et avec l’accord du chef d’état-major par intérim de l’ANP, le général-major Said Chengriha et de ses principaux lieutenants. Selon nos sources, l’objectif de cette réorganisation vise avant tout à restaurer la cohésion au sein du commandement de l’ANP, une cohésion qui a souffert au lendemain de la disparition brutale du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah. Profitant de l’effacement du général de corps d’armée Ben Ali Ben Ali, de la maladie du secrétaire général du MDN, le général-major Abdelhamid Ghriss et du faible intérêt du général-major Chengriha pour le remplacement définitif du défunt Ahmed Gaïd Salah, le général Wassini Bouazza aurait montré des velléités de pouvoir et des comportements contraires au règlement militaire qui ont commencé à déranger ses pairs au sein de la hiérarchie militaire mais aussi le président de la république.
Bien entendu, cette réorganisation au sommet de l’armée algérienne risque de faire grincer des dents surtout si elle tend à renforcer la cohésion de l’armée algérienne ainsi que l’entente entre le commandement de l’ANP et l’institution présidentielle. Les forces occultes liées à la mafia politico-financière, qui craignent un Etat stable et fort, ne vont pas rester les bras croisés. Elles n’hésitent pas à exploiter ces changements et le déficit de communication du MDN pour tenter d’intoxiquer l’opinion publique nationale. La révocation du général Wassini Bouazza devient subitement sous la plume et dans la bouche de certains « une purge contre le clan de Gaïd Salah » alors que ce général n’a pas hésité à enfreindre les instructions de ce dernier à plusieurs reprises. Ce faisant, les réseaux spécialisés dans la désinformation cherchent à semer le doute dans les esprits et à ébranler la confiance des citoyens en la personne du président de la république et du chef d’état-major de l’ANP que certains internautes crédules se sont empressés à pointer du doigt comme des traitres à la mémoire de feu Gaïd Salah. Dans les prochains jours et les prochaines semaines, la désinformation visant le commandement de l’ANP va battre son plein. Aux côtés de tous les sites et voix patriotiques, le collectif d’Algérie solidaire continuera à faire face à ces viles campagnes de désinformation et à défendre contre vents et marées l’honneur et la cohésion du commandement de l’ANP qui reste le principal bouclier de la nation algérienne par ces temps incertains.
Mohamed Merabet