Quels sont les moyens de pression que le gouvernement français pourrait activer contre l’Algérie ?
11.01.2025. Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a menacé d’activer des leviers de pression contre l’Algérie en riposte à ce qu’il a prétendu être une « escalade » de la part du gouvernement algérien après le renvoi de l’influenceur algérien expulsé de France. Quels sont les moyens de pression auxquels pensait le ministre français ?
Après le renvoi par les autorités algériennes de l’influenceur algérien expulsé de France, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré : Il y a tout un arsenal de riposte diplomatique, certaines choses que nous disons, d’autres que nous ne disons pas. Nous le ferons au rythme et à la manière que nous jugerons le plus efficace, en mobilisant tous les leviers à notre disposition ». France info a passé en revue les mesures que pourrait adopter le gouvernement français pour faire pression sur l’Algérie.
- Réduire les visas accordés chaque année aux Algériens
« On leur donne des visas, mais eux ne donnent pas assez de laissez-passer consulaires », a déploré Bruno Retailleau.. Gabriel Attal, ancien Premier ministre, veut, lui aussi, « réduire le nombre de visas accordés ». En 2023, le nombre de titres de séjour accordés à des ressortissants algériens était de 646 462, selon un rapport de la Direction nationale des étrangers en France (A titre de comparaison, la France a accordé 603 482 titres de séjour aux Marocains. En 2021, la France a déjà réduit de 50% le nombre de visas accordés mais sans grand résultat.
2. Dénoncer l’Accord de 1968 sur les ressortissants algériens
L’Accord de 1968 qui organise l’entrée, le séjour et l’emploi des ressortissants algériens en France, révisé en 1985, 1994 et 2001, garantit à ces individus un régime plus favorable que le droit commun, notamment « pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante ». Cet accord est régulièrement la cible des politiciens de droite, d’extrême-droite et du centre en France. L’actuel ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau est depuis longtemps « favorable à la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968 ».
3. Diminuer l’aide au développement
Sur LCI, vendredi soir, Jean-Noël Barrot a assuré que « l’aide au développement » faisait partie des « leviers » à la disposition de Paris pour « répliquer » face à l’Algérie. En 2022, par exemple, la France a versé 131,79 millions d’euros au titre de l’aide au développement, en Algérie.. « Cette aide ne va pas directement au gouvernement algérien mais permet à des établissements scolaires et universitaires français d’accueillir des jeunes Algériens, par exemple. » note France Info.
4. Plaider au niveau européen pour une augmentation des droits de douane
Gabriel Attal a brandi l’arme commerciale mais il sait qu’elle ne dépend pas de la France mais de Bruxelles : « L’arme commerciale peut être un outil très utile. Menons au niveau européen les discussions nécessaires pour, s’il le faut, augmenter des tarifs douaniers avec l’Algérie ». France info reconnaît que « si elle aboutissait, au terme d’un long parcours diplomatique au sein de l’UE, cette décision pourrait en revanche se retourner contre la France, car l’Algérie exporte du pétrole et du gaz » (Algérie solidaire)