Rachid Halet exclu du FFS après avoir dénoncé le « putsch » de la direction
Rachid Halet, qui était jusqu’à ces derniers jours un des cinq membres de l’instance présidentielle du FFS, a été exclu de son parti après la réunion de la commission de discipline. Rachid Halet a été traduit devant une commission de discipline suite à ses déclarations à la presse concernant la proposition qu’aurait faite le général Khaled Nezzar à Hocine Ait Ahmed pour diriger le Haut comité d’État, après la démission de Chadli en 1992. Rachid Halet a tenu à réagir dans une déclaration publique à la presse. Il ne reconnaît pas la légitimité de la réunion de cette commission de discipline ni sa décision à son encontre. « Je dénonce avec force le putsch exécuté par trois membres de l’instance présidentielle du FFS contre ma personne » Rachid Halet rappelle sa qualité de membre de l’instance présidentielle du FFS qui a été élue lors du 5e congrès du parti en mai 2013 « sur une liste unique et fermée ». « Dans l’exercice de la présidence collégiale, ils sont collectivement et individuellement inamovibles et ne sont responsables que devant le sixième congrès du FFS à venir », explique-t-il.
« Les faits qui me sont reprochés relèvent du débat politique au sein du conseil national et du parti en général, si ce n’est de l’opinion publique », poursuit-il. Rachid Halet affirme être accusé de « travailler contre le parti ». Il accuse à son tour les « putschistes » de chercher un « pouvoir sans partage et sans limites sur l’appareil du parti ». Pour lui, les trois membres de l’instance présidentielle veulent en réalité « contrôler les échéances électorales à venir, nationales et locales, pour récompenser leurs clientèles, assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l’occasion de la succession du chef de l’État en 2019. Ce que recherchent ces putschistes, c’est un reprofilage du parti en vue d’un rapprochement probable avec certains segments du pouvoir », assure-t-il. Rachid Halet accuse certains membres de l’instance et d’autres cadres du FFS de constituer une instance parallèle gérant le parti. Il s’agit de Mohand Amokrane Chrérifi, Ali Laskri, Aziz Balloul, Karim Balloul, Salima Ghezali et Chafaâ Bouaiche. Il prévient contre cette crise ouverte par l’instance parallèle qui peut être « destructrice et durable si les instances du parti ne réagissent pas ».
Les observateurs estiment que l’exclusion de Rachid Halet dans des conditions qui rappellent les purges staliniennes risque d’ouvrir une nouvelle crise au sein du parti et peut-être une nouvelle scission qui ne fera qu’affaiblir le parti. Les observateurs font remarquer que la plupart des crises connues par le FFS tournent généralement autour de questions de pouvoir et de leadership et posent rarement des questions idéologiques et politiques. Créé au lendemain de l’indépendance, le FFS peine à devenir un véritable parti d’opposition national social-démocrate, en raison notamment de son enfermement régionaliste et de son inféodation idéologique et politique à une Internationale socialiste dont les liens organiques avec le lobby sioniste mondial sont un secret de polichinelle.