Raid américain contre un repaire de l’EI en Libye

L’aviation américaine a lancé, ce vendredi 19 février, un raid contre un repaire de l’EI à proximité de Sabratha, une ville de l’ouest libyen située à une soixantaine de kilomètres de Tripoli, faisant 49 morts et cinq blessés, selon les autorités municipales. Il s’agit du troisième raid américain en Libye après ceux d’Ajdabiya (Est) en juin et de Derna (Est) en novembre 2015, qui visaient des groupes liés autant à Al-Qaida qu’à l’EI. « Nous avons entendu trois explosions vers 3 h 30 du matin, témoigne au téléphone un habitant de Sabratha. Quand nous nous sommes rendus sur les lieux, nous avons vu la maison et deux véhicules détruits et un cratère laissé par les frappes. »

L’écrasante majorité des victimes seraient des ressortissants tunisiens venus s’enrôler sous la bannière du djihad. Deux otages serbes, diplomates enlevés dans la région en novembre 2015, ont également péri, selon le journal en ligne anglophone Libya Herald. Contrairement à ce qu’a prétendu une source tunisienne, il n’ y aurait pas d’Algériens parmi les victimes du raid américain. Le Pentagone a révélé que le raid visait précisément le Tunisien Noureddine Chouchane, un chef djihadiste de 36 ans qui était recherché par les autorités de Tunis en sa qualité de cerveau présumé de deux attaques ayant ensanglanté le pays en 2015 : contre le musée du Bardo à Tunis en mars (22 morts), puis contre un hôtel de Sousse en juin (38 morts).

Ce raid confirme selon les observateurs la montée en puissance progressive de l’option militaire que les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux comptent mettre en œuvre contre l’organisation Etat islamique (EI) en Libye après l’Irak et la Syrie. C’est ce qui explique les pressions exercées actuellement sur les protagonistes libyens pour qu’ils facilitent la reconnaissance par le parlement libyen du gouvernement d’Union nationale formé récemment par le Conseil présidentiel libyen sous les auspices des Nations Unies. Les puissances occidentales attendent de ce futur gouvernement qu’il leur donne l’aval pour intervenir militairement en Libye.