Réduire les importations agricoles de 2,5 milliards de dollars d’ici 2024
Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelhamid Hamdani, a indiqué que la feuille de route du secteur tracée jusqu’en 2024 permettra de réduire la facture d’importation des produits agricoles à hauteur de 2,5 milliards de dollars. Lors d’une audition organisée par la commission de l’agriculture et du développement rural du Conseil de la nation sur la feuille de route du secteur à l’horizon 2024, le ministre a précisé que la réduction sensible de la facture d’importation notamment des produits de base comme les céréales, le sucre, la poudre de lait et l’huile figurait parmi les principaux objectifs du secteur. Cette feuille de route permettra de réduire la facture d’importation du blé tendre (-400 millions de dollars), des huiles (-983 millions de dollars), du sucre (-555 millions de dollars), du maïs (-17,6 millions de dollars), des tomates industrielles (-55 millions de dollars), des graines de pommes de terre (-42 millions de dollars) et de l’ail (-12 millions de dollars). Le secteur entend également renforcer la production céréalière pour atteindre 71 millions de quintaux d’ici à 2024, dont 10% dans les wilayas du sud. Concernant le blé tendre, le ministre a souligné que l’Etat continuera à subventionner le pain. Quant aux autres produits fabriqués à base de blé tendre, les producteurs devront payer son prix réel. L’Algérie importe pour 164 milliards de dinars de blé tendre destiné à la fabrication du pain. Les mesures de renforcement de sa production et de contrôle de l’utilisation de la partie subventionnée permettront d’économiser 36 milliards de dinars. Dans ce cadre, un cahier des charges a été mis en place entre les minoteries, les boulangeries et l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et les quantités destinées aux boulangeries et aux grossistes seront contrôlées.
Le ministre a également fait état de la compensation, au titre de cette feuille de route, d’une partie de la poudre de lait importée moyennant un coût s’élevant à 81.85 millions USD, à travers l’intégration du lait de vache dans la production du sachet de lait subventionné avec une quantité de 200.000 litres/jour. Le budget alloué par l’Etat à la subvention du sachet de lait dépasse 40 mds Da/an, et ce en plus de la subvention financière destinée à l’importation de la poudre de lait, a-t-il rappelé. Pour le maïs , les besoins nationaux se chiffrent, selon l’exposé du ministre, à 4,5 millions de tonnes, représentant un montant de près 900 millions UDS. Le secteur œuvre à cultiver le maïs sur 18.000 ha, en vue de produire 88.000 tonnes en 2021, ce qui réduira la facture de son importation d’un taux de 2%. S’agissant des huiles, les besoins nationaux s’élèvent à 583 millions USD, soit une quantité d’1 million de tonne par an et 600 millions USD de résidus de soja, avec une quantité de 1,4 million de tonnes par an. Le secteur entend cultiver l’arachide sur 200.000 ha, le soja sur 200.000 ha , le colza sur 100.000 ha, en vue de réduire la facture des importations, de 983 millions USD, soit un taux de 80 % des importations de ces matières. Dans ce cadre, le secteur oeuvre à organiser les zones de production à travers les wilayas du pays, ce qui permet de déterminer une cartographie des surfaces agricoles, à l’horizon 2030. A titre d’exemple, le secteur est parvenu à cultiver la pomme de terre par l’emploi des semences locales à hauteur de 80%.
Le secteur s’emploi également à consolider les capacités nationales de collecte et de stockage des céréales, à travers la réalisation de 9 silos en béton d’une capacité de stockage de 3,5 million de qx, le lancement d’une opération de réalisation de 15 silos en métal d’une capacité de stockage de 4,2 millions qx, la réalisation de 16 silos en métal d’une capacité de stockage de 2,5 millions de qx et la réalisation d’un centre de collecte de proximité. De surcroît, 13 complexes frigorifiques devront être réceptionnés, pendant l’année 2021.Concernant le financement via les deux crédits Rfig et Ettahadi, le ministre a fait état du recensement de 13.000 dossiers, dont 87 % ont été étudiés concernant 400.000 ha. D’autre part, le secteur vise à consolider l’exploitation des oasis, moyennant 668 millions USD destinés aux petites exploitations et à la valorisation des productions camelines. Dans les régions steppiques, le secteur prévoit le lancement d’opérations de lutte contre la dégradation des terres avec une enveloppe de 9,3 milliards DA puisée des fonds du secteur, et une mobilisation de trois milliards DA pour lutter contre la désertification. Il s’agit également de la création de petites unités d’élevage des animaux en vue d’améliorer les conditions de vie des habitants de ces zones rurales. Il sera également question de stimuler le développement dans les zones montagneuses à travers l’ouverture des sentiers, le rapprochement des sources d’eau et l’encouragement de la plantation d’arbres fruitiers. En matière de remise en état des terres, le ministre a souligné que le secteur œuvre pour la récupération des terres inexploitées et poursuit l’assainissement des terres concédées par voie de concession, notamment dans le Sud, où 600.000 hectares ont été récupérés sur 750.000 non restaurés, en sus du parachèvement du recensement des investisseurs sans titres pour les prendre en charge et régler leur situation (APS)