Réunion de crise à la présidence de la république
Le retour du président Bouteflika en Algérie après deux semaines d’hospitalisation à Genève au lendemain d’une réunion de crise tenue à la présidence en présence du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, du chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah et du coordinateur des services de sécurité, Bachir Tartag, aurait-il une signification particulière ?
Selon des indiscrétions rapportées par des médias proches du clan présidentiel, la réunion de crise du samedi 9 mai devait trancher la question du report de l’élection présidentielle. Si les décideurs devaient opter pour ce choix, l’Algérie pourrait se diriger vers une période de transition d’un an durant laquel un gouvernement technocratique pourrait gérer les affaires courantes et organiser une conférence nationale inclusive impliquant pouvoir et opposition. Mais il semblerait- et nous insistons sur ce conditionnel- que le chef de l’armée algérienne soit toujours réticent à l’idée de reporter l’élection présidentielle.
Le retour du président Bouteflika en Algérie, 24 heures avant la clôture de la date officielle à laquelle le Conseil constitutionnel devrait annoncer sa décision finale quant à l’organisation de l’élection présidentielle, pourrait signifier que le pouvoir a décidé le maintien de cette élection. Les observateurs insistent sur le fait que dans les deux cas de figure, maintien ou report de l’élection, les décideurs sont convaincus qu’il faut aller vers un changement politique profond qui implique sérieusement l’opposition dans toutes ses composantes et qui tienne compte de la volonté exprimée par le mouvement populaire. La seule question qui reste posée se rapporte aux formes et modalités de cette transition qui ne devrait à aucun prix compromettre la stabilité et la sécurité chèrement acquises par l’Algérie.
Mustapha Senhadji