Saïd et Toufik ont tenté de piéger Gaid Salah avec le soutien de Paris
le complot de Saïd Bouteflika et du général Toufik pour garder le pouvoir avec le soutien de Paris n’a pas commencé avec le Hirak populaire. Il date au moins du mois de janvier 2019 quand Saïd Bouteflika et le général Toufik se sont envolés à Paris pour proposer leur plan aux dirigeants français qui leur avaient promis leur soutien. Il semblerait que l’état-major de l’ANP aurait eu vent de ce voyage qui devait rester secret et aurait décidé de surveiller de près les agissements de ces deux personnalités. C’est ce qu’a révélé Maghreb Intelligence, un site proche des services marocains.
« Durant cette période, Said Bouteflika a quitté Alger pour rejoindre Paris où il devait rencontrer des responsables français proches de l’Elysée afin d’étudier avec eux l’évolution de la situation politique interne en Algérie à la lumière des soubresauts troublants qui ont émaillé la crise de succession d’Abdelaziz Bouteflika. Durant son voyage, un homme particulièrement gênant pour Gaïd Salah a accompagné Said Bouteflika. Il s’agit du fameux général Toufik. Ce voyage devait resté secret et permettre aux deux puissants dirigeants algériens de conserver le soutien de Paris pour les Bouteflika. » indique le site franco-marocain avant de donner des précisions sur le plan diabolique concocté par le général Toufik : « A cette époque, le général Toufik espérait neutraliser Ahmed Gaid Salah en utilisant la candidature aux élections présidentielles du général Ghediri. Toufik et Said Bouteflika auraient même fomenté un plan pour piéger leur ennemi commun : le patron de l’état-major de l’armée algérienne. Ce plan consistait à retirer la candidature d’Abdelaziz Bouteflika au 5e mandat à la dernière minute pour ouvrir un grand boulevard de la Présidence au général Ali Ghediri qui se chargera par la suite de l’application d’un agenda qui préserve les intérêts d’un clan recomposé et créé par Said et le général Toufik. Paris était séduite par cette idée. »
Ces révélations viennent confirmer l’existence d’un complot visant à se partager le pouvoir entre Saïd Bouteflila et le général Toufik après la neutralisation de l’état-major de l’ANP. Elles confirment également l’ingérence de la France dans les affaires intérieures algériennes à travers le soutien au clan présidentiel allié pour l’occasion au clan du général Toufik contre l’état-Major de l’ANP. Le dossier qui a permis au juge d’instruction près le Tribunal militaire de Blida d’ordonner la mise en détention provisoire de Saïd Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag n’est pas aussi vide que le prétendent leurs partisans au sein des médias à la solde de la mafia politico-financière. Sur le plan politique, l’implication de la France dans le soutien à Saïd Bouteflika et au général Toufik contre l’état-major de l’ANP éclaire d’un jour nouveau les enjeux de la bataille politique en cours en Algérie. On sait maintenant pour qui roulent les organisations et les personnalités qui cherchent à porter atteinte à la crédibilité du chef de l’ANP, le général Ahmed Gaïd Salah.
Mustapha Senhadji