Soutien populaire à Tebboune dans sa guerre contre les oligarques
Le Ministère des transports et des travaux publics a adressé plusieurs mises en demeure au groupement de Ali Haddad. Ce dernier est sommé de reprendre les travaux à l’arrêt sur les nombreux chantiers de travaux publics que lui ont octroyés généreusement les pouvoirs publics à l’époque du gouvernement Sellal. Comme le groupement Haddad n’a pas vraiment les moyens de reprendre effectivement les travaux sur l’ensemble des chantiers, ces mises en demeure sonnent comme un signe que la fin de ce géant aux pieds d’argile est proche. Pour rappel, le seul projet de la ligne ferroviaire Tlemcen-Oued Tlelat (Oran) qui a fait l’objet d’une mise en demeure est évalué à 117 milliards de dinars soit l’équivalent de plus d’un (1) milliard d’euros dont 300 millions d’euros payés en devises. Ces mises en demeure sont tombées en même temps que les dernières décisions prises par le gouvernement dans le cadre du gel des opérations d’affectation des réserves foncières tant agricoles qu’industrielles, décisions qui auraient concerné directement le groupement Haddad.
Un autre épisode protocolaire mais symbolique est venu renforcer l’impression qu’un divorce imminent se prépare entre le gouvernement et le président du FCE, il s’agit du refus, par Abdelmadjid Tebboune, de la présence de Ali Haddad lors de la cérémonie de remise des diplômes aux étudiants de l’Ecole supérieure de la sécurité sociale. Les décisions courageuses du premier ministre ont enflammé les Algériens sur les réseaux sociaux. Jamais un homme politique algérien n’a été aussi populaire sur les réseaux sociaux. Les sorties publiques de Abdelmadjid Tebboune contre l’oligarchie ont été d’autant plus applaudies qu’elles ont coïncidé avec ses répliques sèches contre les lobbies français qui rêvent de garder l’Algérie dans le giron de l’ancienne puissance coloniale.
Les Algériens qui expriment leur soutien public aux décisions du premier ministre et leur rejet viscéral des pratiques mafieuses de la nouvelle oligarchie n’ont pas digéré le soutien dont a bénéficié le président du patronat de la part du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. Un soi-disant syndicaliste censé défendre les travailleurs et l’argent public qui se met à défendre un faux capitaliste qui s’est accaparé l’argent public sans rien donner à la société en retour, voilà qui démasque la véritable nature de ce faux syndicaliste mû par l’appât du gain, le clientélisme et le régionalisme. Aux dernières nouvelles, une fronde au sein des organisations patronales et au sein de l’appareil de l’UGTA est née contre Ali Haddad et Sidi Saïd. Une fronde qui pourrait bien déboucher sur la chute de ces deux personnalités impopulaires et de leurs nombreux acolytes au sein des appareils de l’Etat et des organisations patronales et syndicales.