Un attentat à caractère raciste fait trois victimes kurdes dans la capitale française

24.12.2022. Un attentat à caractère raciste ayant fait trois victimes kurdes à Paris a donné suite à des heurts violents entre manifestants kurdes proches du PKK et policiers durant les deux derniers jours. Les militants kurdes rejettent la thèse de l’agression raciste et accusent la Turquie.

La capitale française a été le théâtre ce vendredi d’un attentat à caractère raciste qui a fait trois victimes dans la communauté kurde très présente dans le quartier du 10eme arrondissement de Paris où a eu lieu l’attaque. L’auteur de l’attentat, un Français de 69 ans, ancien cheminot à la retraite, est connu de la Justice française dans la mesure où il a été déjà été poursuivi pour des actes de violence à caractère raciste en 2016 et 2021. L’année dernière, il a été soupçonné d’avoir attaqué avec un sabre un camp de migrants à Paris blessant ainsi deux personnes et déchiranr six tentes. Quelques années plus tôt, il a été condamné par la Justice à six mois de prison avec sursis pour port d’arme prohibée. Cette fois-ci, le récidiviste a tiré avec une arme de poing sur plusieurs personnes dans le centre culturel kurde et dans deux commerces appartenant également à des Kurdes dans le quartier.

L’auteur présumé de l’attentat a été neutralisé et arrêté. Il a été mis en garde à vue. Il est poursuivi pour « faits d’assassinat, tentatives d’assassinat, violence avec armes et infraction à la législation sur les armes« . Le parquet parisien a ajouté le mobile raciste aux accusations avant de décider finalement d’interner l’accusé pour des raisons de santé. Pour de nombreux observateurs, cet attentat raciste ne doit pas être déconnecté d’une atmosphère sociale marquée par la montée des discours xénophobes et racistes en France au sein de la droite et de l’extrême-droite. Même s’il est évident que l’attentat, qui a fait trois victimes kurdes, visait les étrangers en général, les militants du Centre démocratique kurde de France (CDKF), une façade légale du Parti des travailleurs kurdes (PKK), ont cherché à récupérer politiquement ce tragique évènement en pointant du doigt les services secrets turcs et en dénonçant les négligences du gouvernement français. Des heurts très violents ont éclaté le jour même et le lendemain entre manifestants kurdes et policiers.

Les accusations lancées par les sympathisants du PKK contre la Turquie visent à faire pression sur le gouvernement français alors que ce dernier soutient déjà de fait ce mouvement nationaliste d’extrême-gauche implanté dans le nord de la Syrie. En effet, bien qu’il soit classé comme une « organisation terroriste » par l’Union européenne, le PKK bénéficie à l’évidence depuis quelques années du soutien logistique et militaire de l’armée américaine et des services secrets européens présents dans la région. Officiellement, ce soutien est justifié par la guerre commune contre l’organisation terroriste « Etat islamique » mais dans les faits le PKK est devenu un pion dans la stratégie des puissances étrangères intervenant en Syrie. Cela ne va pas sans irriter l’Etat turc qui considère le PKK comme son ennemi public numéro un. Les accointances du PKK avec les puissances occidentales ont gravement dénaturé ce mouvement dont le combat pour le droit à l’autodétermination bénéficiait auparavant de la sympathie de nombreux mouvements progressistes dans la région et dans le monde. (Algérie solidaire)