Un dirigeant du « Djihad islamique » appelle le Hezbollah à s’impliquer davantage dans la bataille

03.11.2023. Depuis le début de l’offensive terrestre de l’armée d’occupation israélienne à Gaza, il y a une semaine, des voix se sont élevées dans le monde arabe pour demander l’ouverture d’autres fronts, principalement le front libanais, en vue de desserrer l’étau sur le front de Gaza.

Tant que la guerre d’agression israélienne n’est pas passée à la seconde phase de l’offensive terrestre, la participation des alliés de l’Iran réunis au sein de l’ « axe de la résistance » est restée limitée à un certain seuil militaire même si le Hesbollah libanais compte jusqu’ici dans ses rangs 52 martyrs depuis le début de la guerre le 7 octobre dernier. Les tirs de missile du Hezbollah s’apparentent à une guerre d’usure qui oblige l’armée israélienne à immobiliser sur son front nord une partie de ses troupes. Quant aux attaques organisées par les alliés de l’Iran contre les bases américaines en Irak et en Syrie, elles sont restées jusqu’ici anecdotiques. Pour justifier leur conduite les alliés de l’Iran affirment que la résistance palestinienne à Gaza s’en sort bien pour le moment mais que si les choses évoluaient sur le terrain en défaveur de la résistance, ils n’hésiteraient pas à entrer dans une guerre ouverte contre l’ennemi commun.

Depuis le début de l’offensive terrestre israélienne à Gaza, des voix palestiniennes et arabes ont commencé à s’élever pour appeler le Hezbollah libanais à une plus grande participation dans la bataille en cours. C’est dans ce contexte qu’un membre du bureau politique du « Djihad islamique », Ali Chahine, a ouvertement appelé sur la chaîne de télévision égyptienne Al Ghad à ce que le Hezbollah et les autres composantes de l’ « axe de la résistance » s’impliquent de manière plus conséquence dans la bataille en ouvrant un second front à partir du sud du Liban.

Comment va réagir le Hezbollah ? Une partie de l’opinion publique arabe attend avec impatience le discours du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prévu aujourd’hui vendredi dans l’après midi. Mais les observateurs restent prudents et ne s’attendent pas à un grand changement de situation dans la région. Des considérations géopolitiques et les menaces américaines ne permettent pas d’envisager une entrée en guerre du Hezbollah contre Israël surtout qu’il est loin d’avoir un consensus national à ce sujet. En revanche, les observateurs s’attendent à une intensification des attaques du Hezbollah mais sans atteindre le seuil qui pourrait entraîner le Liban dans une guerre ouverte avec Israël qui donnerait le signal d’une guerre régionale que Washington cherche à éviter à tout prix.

Mohamed Merabet