Un nouveau gouvernement en-deçà des défis de l’heure
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a nommé jeudi les membres du nouveau gouvernement conduit par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. La désignation du nouveau gouvernement appelle plusieurs remarques : 1. Le gouvernement est composé de 39 membres ce compris les sept ministres délégués et les quatre secrétaires d’Etat. Le nombre aurait pu être plus mesuré pour donner l’exemple en matière de rigueur budgétaire. 2. Le gouvernement est un mélange de vieux ministres qui ont fait partie du système Bouteflika et de nouveaux ministres sans grande expertise dans leurs domaines respectifs. La cohésion gouvernementale pourrait en pâtir. 3. Les nouveaux ministres ont été choisis pour la plupart en dehors de la sphère technocratique et n’ont aucune expérience en matière de gestion de la chose publique. C’est le cas notamment du nouveau ministre de l’industrie, M.Ferhat Aït Ali, un habitué des plateaux de télévision sans grande expérience sur le terrain. C’est aussi le cas du ministère de l’éducation nationale, un secteur sensible confronté à une crise profonde et multidimensionnelle, qui a été attribué à un professeur de mathématiques à l’Ecole polytechnique sans aucune expérience dans la gestion des affaires pédagogiques, administratives et sociales. 4. La présence de plusieurs ministres délégués chargés de gérer des domaines précis comme l’industrie pharmaceutique, les incubateurs et les start up est une bonne chose mais il reste à savoir comment ces ministères délégués vont travailler, quelle est leur marge de manœuvre et quels sont leurs moyens. 5. Faible sur le plan technique, le nouveau gouvernement risque de souffrir également d’un déficit politique grave. En effet, il risque d’être rejeté aussi bien par le Hirak actuel en raison de la présence de vieilles figures de l’ancien système que par le courant patriotique qui regrette l’absence de figures politiques connues pour leur engagement en faveur de la réforme du système dans le cadre des valeurs du 1er novembre à l’exception de quelques figures de la société civile comme le nouveau ministre du commerce, le professeur Kamel Rezig dont les positions honorables forcent le respect de nombreux observateurs de la scène politique algérienne.
Mohamed Merabet
Liste des membres du nouveau gouvernement :
– Sabri Boukadoum: Ministre des Affaires étrangères.
– Kamal Beldjoud: Ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire.
– Belkacem Zeghmati: Ministre de la Justice, garde des Sceaux.
– Abderahamane Raouya: ministre des Finances.
– Mohamed Arkab: ministre de l’Energie.
– Tayeb Zitouni : ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit.
– Youcef Belmehdi: ministre des Affaires religieuses et des Wakfs.
– Mohamed Ouadjaout : ministre de l’Education nationale.
– Chems-Eddine Chitour: ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
– Hoyam Benfriha: ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels.
– Malika Bendouda: ministre de la Culture.
– Brahim Boumzar: ministre de la Poste et des Télécommunications.
– Sid Ali Khaldi: ministre de la Jeunesse et des Sports.
– Kaoutar Krikou: ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
– Ferhat Aït Ali Braham: ministre de l’Industrie et des Mines.
– Chérif Omari: ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
– Kamel Nasri: ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
– Kamel Rezig: ministre du Commerce.
– Ammar Belhimer: ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement.
– Farouk Chiali: ministre des Travaux publics et des Transports.
– Arezki Berraki: ministre des Ressources en eau.
– Hacène Mermouri: ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du travail familial.
– Abderrahmane Benbouzid: ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
– Ahmed Chawki Fouad Acheuk Youcef: ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
– Bessma Azouar: ministre des Relations avec le Parlement.
– Nassira Benharrats: ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables.
– Sid Ahmed Ferroukhi: ministre de la Pêche et des productions halieutiques.
-Yassine Djeridene: ministre de la Micro entreprise, des startup et de l’économie de la connaissance.
-Bachir Messaitfa : ministre délégué chargé des statistiques et de la prospective.
-Foued Chehat : ministre délégué chargé de l’agriculture saharienne et des montagnes.
-Aïssa Bekkai : ministre délégué chargé du commerce extérieur.
-Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmad: ministre délégué chargé de l’industrie pharmaceutique.
-Hamza Al Sid Cheikh: ministre délégué chargé de l’environnement saharien.
-Nassim Diafat: ministre délégué chargé des incubateurs.
-Yacine Oualid: ministre délégué chargé des startup.
-Rachid Bladehane: secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale et des compétences à étranger.
-Bachir Youcef Sehairi: secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie cinématographique.
-Salim Dada: secrétaire d’Etat chargé de la production culturelle.
-Nouredine Morceli: secrétaire d’Etat chargé du sport d’élite.
-Yahia Boukhari a été nommé secrétaire général du Gouvernement.