Un sommet du G7 dominé par la lutte contre le terrorisme
Les dirigeants des sept pays les plus riches du monde sont réunis ces vendredi 26 et samedi 27 mai à Taormine, en Sicile. Créée il y a quarante et un ans, cette instance était censée réunir les principaux pays industrialisés pour discuter des grands sujets avec d’autant plus de liberté qu’il n’y avait pas de décision à prendre. Et, depuis l’exclusion de la Russie en 2014 après l’annexion par cette dernière de la Crimée, les pays réunis sont d’accord sur l’essentiel. Mais depuis l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche, même à sept, il semble difficile d’arriver à un consensus sur toutes les questions à l’ordre du jour. Le seul sujet qui semble les mettre d’accord reste la lutte antiterroriste. Le dernier attentat en date sur le sol européen (Manchester) est là pour rappeler aux dirigeants du G7 l’importance et l’urgence de ce dossier. Comme c’était prévisible, la première journée à Taormine a été dominée par les dossiers internationaux et sécuritaires les plus chauds.
Le lendemain commencera un dialogue élargi, centré notamment sur l’Afrique et le développement, où ont été conviés les leaders de cinq pays du continent (Ethiopie, Kenya, Niger, Nigéria, Tunisie) Dans un G7, l’essentiel de la déclaration finale, préparée à l’avance par les « sherpas », est déjà bouclé plusieurs jours avant le sommet. Mais la politique de la nouvelle administration américaine bouleverse la donne sur deux questions-clés. La Maison Blanche affiche ouvertement son opposition à l’accord de Paris sur le climat qu’elle menace de ne pas appliquer elle menace même de se retirer du traité, et elle met en avant ses volontés protectionnistes présentées comme une « lutte contre les pratiques déloyales en matière d’échanges internationaux ». La rédaction de la partie économique du document final s’annonce, elle aussi, très laborieuse. Réunis à Bari (Italie) le 12 mai, les ministres des finances du G7 avaient appelé les Etats-Unis à ne pas rompre avec la dynamique enclenchée depuis des dizaines d’années en faveur du libre-échange et de la régulation économique, à laquelle s’oppose Donald Trump.
Leur communiqué final avait de fait éludé le problème, affirmant simplement leur désir de « travailler au renforcement de la contribution du commerce dans [leurs] économies ». Ces désaccords sur des questions aussi importantes montrent, selon de nombreux observateurs, les limites de ce club formé en 1975 par Valéry Giscard d’Estaing, lancé d’abord comme un G5 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon) pour affronter notamment les conséquences du premier grand choc pétrolier. Comment aborder les questions cruciales de la sécurité internationale sans un acteur majeur comme la Russie ? En outre, les pays du G7 ne pèsent qu’un peu plus de 40 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. Comment discuter de la relance de l’économie mondiale sans la Chine et l’Inde ? C’est d’ailleurs la raison pour laquelle fut créé, pendant la crise financière la de 2008, un G20, intégrant aussi les pays émergents (AFP)