Une ministre suédoise établit un lien entre le terrorisme et la politique israélienne

La ministre suédoise des affaires étrangères, Margot Wallström n’a pas hésité à établir un lien entre la montée du terrorisme djihadiste et la politique d’oppression coloniale israélienne à la suite des attentats qui ont frappé la capitale française dans la soirée du 13 novembre dernier. Répondant aux questions des journalistes sur la chaîne publique SVT alors qu’on l’interrogeait sur le phénomène de la radicalisation religieuse, elle a fait part de son inquiétude :  « Encore une fois, nous retournons à des situations comme celle du Moyen-Orient, spécialement en ce qui concerne les Palestiniens qui se disent : il n’y a pas d’avenir pour nous, nous devons accepter une situation désespérée ou s’en remettre à la violence. »

Comme on pouvait s’y attendre, la courageuse ministre suédoise s’est attiré les foudres de l’Etat hébreu au lendemain d’une telle déclaration qui ne fait pourtant que rappeler un des éléments fondamentaux de la donne politique moyen-orientale et qui a des répercussions bien au-delà au Maghreb et en Europe. Le gouvernement israélien a rapidement réagi aux déclarations de la ministre suédoise. L’ambassadeur suédois en a fait les frais en étant convoqué pour s’expliquer sur ces déclarations.  Un communiqué de la diplomatie israélienne a qualifié ces déclarations d’«épouvantablement impudentes» : «Quiconque tente de créer un lien entre l’islamisme radical et les problèmes existants entre Israéliens et Palestiniens se trompe, trompe son peuple et l’opinion publique internationale.»

Ce n’est pas la première fois que la ministre des Affaires étrangères suédoise ose heurter de front l’Etat colonialiste d’Israël habitué à la complaisance de la plupart des Etats européens en établissant notamment un lien entre radicalisation et conflit au Moyen-Orient. L’année dernière, la Suède a officiellement reconnu l’Etat palestinien. Elle avait alors déclaré : «Nous voulons contribuer à créer plus d’espoir dans le futur pour les jeunes palestiniens et les jeunes israéliens et ainsi éviter qu’ils sombrent dans la radicalisation religieuse, pensant qu’il n’y a aucune alternative».