Une odieuse campagne régionaliste contre le PDG de Sonatrach
La compagnie nationale d’hydrocarbures vit des heures difficiles. En plus de la chute des cours pétroliers et des répercussions de la pandémie du coranavirus, le groupe Sonatrach doit gérer le retournement de certains de ses clients européens comme la compagnie espagnole Naturgy qui a profité des prix très bas de son fournisseur américain pour tenter de faire chanter l’Algérie et exiger une baisse des tarifs du gaz naturel sous peine de recourir à l’arbitrage international pour résilier les contrats la liant à Sonatrach. Ces contraintes objectives ne peuvent que rendre difficile la mise en oeuvre du programme de redéploiement décidé par le gouvernement algérien dans le cadre de l’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, censée mieux favoriser l’investissement étranger et le partenariat avec les grands groupes internationaux activant dans le secteur de l’énergie.
Certaines voix ont choisi cette conjoncture particulièrement difficile pour s’attaquer à la nouvelle direction du groupe Sonatrach. Le nouveau PDG de Sontrach Toufik Hakkar est accusé de tous les maux. A croire que c’est lui qui est derrière la chute des cours pétroliers, de la pandémie du coronavirus et de la baisse des tarifs du gaz américain sur le marché européen. Bien entendu, on peut toujours épiloguer sur la bonne ou mauvaise utilisation des compétences à l’intérieur du groupe énergétique national. Mais le plus odieux dans la campagne de dénigrement visant le PDG de Sonatrach c’est la mobilisation du registre régionaliste. Toufik Hakkar est accusé d’avoir favorisé la nomination à des postes dirigeants de plusieurs amis originaires comme lui de Batna. Au lieu de mettre en cause la compétence des personnes promues, on pointe du doigt leur origine omme si le fait d’être originaire des Aurès est devenu un crime.
La campagne diffamatoire visant le PDG de Sonatrach est d’autant plus odieuse qu’elle fait fi d’un secret de polichinelle pour tous les Algériens qui connaissent bien Sonatrach de l’intérieur, à savoir que la compagnie nationale d’hydrocarbures a été depuis des années, voire des décennies, l’otage de politiques clientélistes et régionalistes qu’aucun média n’a eu le courage de dénoncer et aujourd’hui parce qu’un Chaoui s’est trouvé à la tête de la société, des médias connus pour leurs attaches avec des clans qui croient toujours que l’Algérie leur appartient, n’hésitent pas à crier au régionalisme…chaoui En rappelant ces faits, nous ne cherchons ni à défendre l’atuel PDG de Sonatrach ni à nier le phénomène du régionalisme qui gangrène les institutions de l’Etat algérien et les sociétés publiques, mais si on doit combattre ce fléau social, alors il faut le faire honnêtement en parlant de tous les régionalismes et en mettant l’accent sur les seuls paramètres qui devraient compter aux yeux des Algériens : la compétence et l’intégrité.
Mustapha Senhadji