Une trentaine d’organisations adhèrent à l’initiative du mouvement El Bina pour la consolidation du front interne

06.06.2023. Une trentaine de partis, de syndicats, d’associations de la société civile et de personnalités ont adhéré à l’initiative politique, lancée par le Mouvement El Bina et destinée à engager une démarche pour consolider le front interne.

Le président du Mouvement El-Bina (islamiste), Abdelkader Bengrina, a lancé il y a quelques semaines une initiative politique ouverte à tous les partis et à tous les courants en vue de créer une démarche nationale pour la consolidation du front interne contre les menaces auxquelles se trouve confrontée l’Algérie. Dans son allocution à l’ouverture de la session du Conseil consultatif du mouvement tenue la semaine dernière, M. Bengrina a souligné que l’initiative lancée par son mouvement « en faveur du pays pour consolider le front interne, renforcer le rang national, prendre conscience des défis internes et mettre en garde contre les dangers extérieurs a été fortement appréciée par les partenaires sur la scène nationale en termes de formulation des clauses et de fixation des objectifs », arguant « qu’elle n’est pas exclusive au parti mais est ouverte à tous les Algériens sans exclusive ». Evoquant les dangers qui guettent l’Algérie, il a souligné l’impératif de renforcer le front interne « en vue de barrer la voie à toute tentative de cultiver le sectarisme politique », saluant par la même occasion « l’élan des Algériens et leur mobilisation pour défendre le pays et leur rejet de toute ingérence dans les affaires internes du pays ». M. Bengrina a également mis en garde contre « les tentatives récurrentes visant à diviser notre société et à l’intoxiquer par la drogue ou via les réseaux sociaux ».

L’initiative lancée par le mouvement El Bina a visiblement suscité l’adhésion de plusieurs partis et de plusieurs organisations sociales. C’est dans ce contexte qu’une trentaine de partis politiques, de syndicats, d’organisations de la société civile ont signé hier un communiqué commun dans lequel ils s’engagent dans cette initiative de consolidation du front interne lancée par le Mouvement El Bina. Selon le communiqué signé entre autres, par des partis comme le FLN, le RND, le Front El-Moustakbal, TAJ, le parti El Karama et la Voix du Peuple, dans un contexte marqué par « des transformations majeures et rapides qui ont entraîné une situation complexe, des tensions multiples et des confrontations entre les d’intérêts, avec des répercussions négatives sur la sécurité, l’économie et la société dans différents pays », l’Algérie n’étant pas à l’Abri de répercussions, s’impose la nécessité « de consolider le front intérieur et de se montrer encore plus vigilant face aux menaces et aux risques qui menacent l’Algérie dans sa sécurité, ses institutions, l’unité de son peuple et son territoire. » A noter que des organisations de la société civile à l’image de l’Organisation nationale des Moudjahidine, l’Organisation des enfants de Chouhada, les Scouts musulmans algériens, ou encore l’association de protection des consommateurs, des associations professionnelles et patronales à l’image de l’UGCA, du Crea, de la CAPC et de la CGEA, ainsi que des syndicats tels que l’UGTA et le syndicat autonome SNAPAP ont également rejoint l’initiative.

Les signataires du documents ont dans ce sens rappelé l’aggravation des risques qui pèsent sur l’Algérie, notamment avec la montée des tensions aux niveau international et régional, ainsi que « les défis qui touchent sa sécurité, sa stabilité, sa souveraineté et la cohésion de son tissu social, et les campagnes visant à ternir l’image de ses institutions ». Ils appellent ainsi à « la consolidation du front intérieur, ainsi que la défense des intérêts supérieurs de la nation algérienne et la préparation collective à faire face à ces menaces.» Les participants prévoient l’organisation d’une Conférence nationale à l’occasion de la commémoration de la journée du 5 juillet. Si une telle initiative ne peut qu’être saluée au moment où l’Algérie fait face à de sérieux défis su le plan extérieur, le fait qu’elle n’ait réuni jusqu’ici que des partis et organisations connus pour leur soutien au gouvernement risque d’être interprété comme une tentative de réunir une majorité politique et sociale a profit d’un éventuel second mandat du président Tebboune. Il serait important que des forces d’opposition rejoignent l’initiative pour lui donner une véritable dimension nationale transpartisane.

Mustapha Senhadji